Grogne générale des occupants

Mardi dernier, le plafond du vestibule du Casault s’est effondré à la suite d’une infiltration d’eau. L’incident n’a pas fait de blessé. Le directeur du Service des immeubles de l’Université Laval, Robert Desmeules, met la faute sur le compte des redoux et non sur la vétusté du bâtiment : «Ça aurait pu être un édifice d’un an, ça aurait fait la même chose.»

L’eau s’est accumulée entre le toit et le plafond de gypse qui a croulé. Plusieurs témoins ont confirmé à Impact Campus que des fuites d’eau avaient été constatées la semaine précédente, ce que le Service des immeubles n’a pas été en mesure de commenter.

Étudiants alertés
L’une des témoins de l’incident est Julie Barbeau, présidente de l’association des étudiants en géomatique (AEGUL), qui a ses cours au Casault avec ceux de communication et de musique. Voir le plafond tomber à ses pieds l’a ébranlée et elle est inquiète pour la sécurité des étudiants, malgré le fait qu’elle soit habituée aux aléas du bâtiment. «Trois ou quatre fois par année, il y a des dégâts d’eau dans le local de notre association, au sous-sol. Chaque fois, on se contente de changer
les tuiles.»

L’incident a aussi fait bondir l’Association générale des étudiants en musique (AGÉMUL). «Cet événement nous a inquiétés. […] Ça va devenir un dossier prioritaire», explique Camille Legault-Coulombe, coordonnatrice aux activités musicales de l’association. L’AGÉMUL reçoit régulièrement des plaintes de ses membres quant au délabrement du pavillon et, notamment, des locaux de pratique. «Les gens se plaignent souvent de l’état du pavillon. Il arrive que des tuiles tombent du plafond […] Les conduits d’aération ne sont pas réglementaires. Toute la partie centrale du pavillon est problématique, il y a parfois des drôles d’odeurs…», dénonce-t-elle.

28 M$ nécessaires
En effet, le pavillon Casault nécessite une mise aux normes et des rénovations de l’ordre de 28 M$, selon Robert Desmeules, notamment en raison de l’absence de chambre d’air entre le parement extérieur et les murs intérieurs. Toutefois, ces travaux n’ont pas été jugés prioritaires par l’Université Laval. Les sommes recueillies grâce aux récents investissements gouvernementaux en infrastructure iront aux pavillons Vachon et De Koninck, qui subiront sous peu des rénovations majeures. Les travaux du premier coûteront «nettement plus» que le 40 M$ qui avait été estimés, a déclaré M. Desmeules, qui s’attend à un investissement d’environ 36 M$ dans le deuxième. «Ce sont nos priorités. Ensuite, on verra si notre priorité sera le Bonenfant ou le Casault», explique M. Desmeules. Les rénovations de celui-ci risquent d’attendre encore plusieurs années.

«Si le Casault n’est pas prioritaire, j’aimerais bien voir l’état de ceux qui le sont!», s’exclame Julie Barbeau. Son association, ainsi que l’AGÉMUL, ont fait part de leurs revendications au Service des immeubles, se butant toujours à la même réponse. Il en est de même pour le doyen de la Faculté de musique, Paul Cadrin, qui est actuellement en discussion avec l’administration lavalloise pour faire avancer les choses. «Pour le problème de la rénovation, le Service des immeubles est au courant, l’administration est au courant. On a fait des plaintes, que le Service des immeubles prend au sérieux. J’imagine qu’ils n’osent pas trop faire de la réparation à la pièce quand ils savent que la réparation va se faire dans les prochaines années.»

Seule l’association des étudiants en communication n’est pas inquiète. «Il n’y a jamais eu quoi que ce soit qui cloche, à part le toit qui coule. […] Ça ne nuit pas à nos activités», a déclaré Valérie Gonthier, porte-parole de l’association.

Le pavillon Casault, qui a été acquis par l’Université en 1978, a été inauguré en 1960.

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