L’histoire du collectif de minuit

La semaine dernière avait lieu le lancement d’une revue relatant l’histoire du Collectif de Minuit, de 2002 à 2006. Intitulée Quand la faim justifie les moyens, la revue trace les grandes lignes de cette organisation plus ou moins secrète, qui distribue des repas dans le pavillon De Koninck, en échange (ou non) d’une contribution volontaire.

En 2002, pour dénoncer et faire contrepoids au monopole de Sodexo sur le campus, quelques étudiants se réunissent pour former un collectif dont la mission est de donner à la communauté universitaire des repas végétaliens. «Il y avait une volonté d’éducation. Nous voulions démontrer qu’on pouvait se nourrir sans trop manger de viande», fait valoir un des anciens participants du Collectif, qui désire garder l’anonymat.

Malgré l’aspect bon enfant de l’organisation, de nombreux accrochages ont eu lieu entre le Collectif et le Service de sécurité de l’Université, qui a constamment «harcelé» les étudiants membres, aux dires d’un des co-auteurs. En février 2005, quelques mois avant le renouvellement de l’entente d’exclusivité avec Sodexo, plusieurs arrestations policières avaient suivi une échauffourée dans le De Koninck.

Le Collectif existe toujours, quoique moins actif qu’il ne l’était auparavant. Les auteurs de la revue subjective de l’historique du Collectif sont pessimistes quant à la mobilisation étudiante. Même si elle n’est pas obligée, l’Université pourrait retourner en appel d’offres pour l’exploitation des installations alimentaires en 2010. Les auteurs doutent que les étudiants ne protestent comme la dernière fois.

«On s’est dit qu’en écrivant un livre, on pourrait rallumer la flamme militante des étudiants. Mais le campus s’est ‘‘Wallmartisé’’. Au Québec, il y a une baisse généralisée du militantisme depuis plusieurs années. La base s’est presque complètement évaporée», se désole l’un des auteurs.

La revue historique subjective est disponible chez Zone et à la librairie Page noire en basse-ville de Québec.

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