La CADEUL établit ses bases de négociations

Du document original proposé par le Regroupement des étudiantes et des étudiants de maîtrise, de diplôme et de doctorat de l’Université de Sherbrooke ( REMDUS ), qui est à l’origine du projet, pas moins de 19 amendements ont été proposés lors des rencontres de la Commission des affaires sociopolitiques ( CASP ) de la CADEUL. Si l’essentiel du document fait consensus parmi les associations de premier cycle, plusieurs amendements furent adoptés sur d’importantes technicalités de la future Table qui pourrait regrouper plus de 70 000 étudiants québécois.

La CADEUL a ainsi reçu de ses membres le mandat de proposer à la Table de considérer les associations facultaires non-départementalisées sur le même pied d’égalité qu’une association départementale. De cette façon, l’Association des étudiantes et étudiants en science politique de l’UL, qui n’est pas membre de la CADEUL, se verrait attribuer le même nombre
de vote qu’une faculté sans départements.

Des trois modes de représentation mis de l’avant lors des CASP des 26 janvier et 2 février derniers, le caucus a choisi un modèle qualitatif qui accorderait une voix à un département ou une faculté unidépartementale. Une faculté départementalisée aurait quant à elle trois voix, alors qu’une association interfacultaire ou de campus comme la CADEUL et l’AELIES aurait droit à cinq voix lors de vote d’une proposition.

En excluant la représentation proportionnelle, le caucus de la CADEUL mise d’abord et avant tout sur le consensus plutôt que sur la force du nombre. Selon ce modèle, le REMDUS, par exemple, qui compte 6000 membres, aura autant de voix que la CADEUL qui en compte 28 000. « L’expression qualitative prend tout son sens. C’est la manière d’aller chercher le consensus. Le REMDUS représente des gens d’intérêts et de facultés différentes. La CADEUL aussi, bien qu’en plus grand nombre. C’est moins le pouvoir du nombre que la façon dont on va chercher le consensus », fait valoir Simon Bérubé, président de la CADEUL.

Le caucus a également exprimé le vœu que l’assentiment nécessaire pour l’adoption des résolutions soit aux deux tiers des voix selon le nombre d’associations présentes lors des réunions de la Table. Le seuil de dissolution de la chambre sera quant à lui fixé à trois membres. Toute association désireuse de joindre une autre organisation non-sectorielle au niveau national s’y verra refusée, ou forcée de faire un choix. Il sera néanmoins possible de le faire au niveau canadien. Une association pourra se retirer d’une proposition qui ne correspond pas aux désir de ses membres.

Selon Olivier Jégou, vice-président aux affaires externes de la CADEUL, le mode de fonctionnement de la Table sera plus simple et surtout plus souple que la FEUQ. « La forme de l’organisation, avec un comité de coordination à quatre personnes, avec le fait qu’il y ait beaucoup de place pour les porte-paroles qui proviennent de la base des associations, c’est différent que d’avoir huit exécutants payés temps plein avec l’ensemble des contrôles et des pouvoirs de représentation officiels dans les instances », fait-il valoir. À ses dires, « cela crée un rapport de force différent entre l’exécutif et les assos qui en sont membres. C’est dans la négociation que ça se joue. Ça amène une question plus philosophique que celle d’un rapport de force. Cela nous mène vers une situation où il faut se parler car si une association veut jouer une game, elle peut briser le regroupement.»

L’AELIES veut des précisions
Le projet tel que présenté par le REMDUS devra également subir des modifications, selon l’AELIES, qui ne l’a pas adopté lors de la dernière séance de son conseil d’administration.

« Une fois que des corrections auront été apportées, il sera de nouveau soumis au CA, qui lui, décidera si on le présente en assemblée générale ou en référendum », fait savoir Fanny Racicot-Tremblay, vice-présidente à l’externe. « La vision n’est pas claire. La notion de double affiliation non plus. À savoir si cela s’applique aux niveaux provincial et fédéral. Ce n’est pas précisé et ce doit l’être. Le système de votation à l’intérieur de la Table doit aussi être négocié », continue-t-elle.

Une assemblée générale extraordinaire de l’AELIES pourrait être tenue avant la fin de la session pour l’adoption du projet. En attendant, les associations désireuses de faire partie de la Table ont rendez-vous ce vendredi à Montréal afin de trouver un consensus sur le document de fondation.

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