La décision dépendra de Sodexo et de Laliberté

Dans les mois qui suivirent l’octroi en 2005, par la direction lavalloise, de l’exclusivité des installations alimentaires à Sodexo et Laliberté, trois demandes avaient été formulées par des groupes étudiants pour ouvrir des cafés. De ce nombre, deux ont obtenu l’aval de la direction. Ainsi, deux cafés étudiants ont ouvert leurs portes aux pavillons Louis-Jacques Casault et au Félix-Antoine-Savard. Au même moment, le projet conduit par les étudiants en enseignement et en sciences de l’orientation avait été refusé sous prétexte d’une trop grande proximité avec Sodexo.

Deux obstacles de taille
En 2005, l’Université, par manque d’espace pour les bureaux administratifs, a transféré les locaux des trois associations impliquées dans le projet du pavillon des sciences de l’éducation vers La Laurentienne, où d’ailleurs, la majorité de leur cours est dispensée. L’emplacement du local qui accueillerait le Café FSE (Faculté des sciences de l’éducation) représente à la fois son meilleur atout et son principal handicap. Situé au sous-sol de La Laurentienne, le Café FSE se retrouverait au milieu des locaux d’associations étudiantes et des laboratoires informatiques. «On a un beau contexte pour faire éclore ce dossier-là. On a un excellent potentiel de clientèle», fait valoir Jessica Bégin, responsable du projet pour l’Association des étudiants et étudiantes au baccalauréat en éducation au préscolaire et en enseignement primaire (ABEBEP).

Pour les 1400 étudiants inscrits dans un des trois programmes impliqués, le problème repose plutôt dans la présence de Sodexo et de Laliberté dans les environs. Sodexo, la multinationale française, exploite une concession alimentaire à quelques pas, dans le sous-sol du pavillon De Sève. Physiquement, les pavillons De Sève et La Laurentienne ne forment qu’un. Quant à Laliberté, une entreprise de Montréal, elle possède l’exclusivité de la vente de nourriture dans La Laurentienne. Même si ses produits se limitent aux banquets tenus lors de rencontres ou de colloques et d’un service de pause-café, Laliberté possède néanmoins un droit de veto sur toute intrusion de nourriture n’étant pas la sienne à l’intérieur de La Laurentienne.

Négociations ardue
Chez Sodexo, on argue que la décision revient à l’Université et à Laliberté quant à la possibilité de s’opposer ou non au projet du Café FES. «Ce n’est pas avec nous, c’est avec Laliberté qu’il faut voir ça. C’est Laliberté qui gère les services alimentaires dans La Laurentienne. Nous sommes au De Sève. Ce sont deux contrats différents», dit Hélène Laflamme, directrice de district pour l’Est du Canada chez Sodexo. Questionnée à savoir si Sodexo s’était déjà opposé à la création du Café FES, Mme Laflamme, qui travaille depuis 20 ans pour la multinationale française, rétorque que «c’est à l’administration lavalloise de prendre ces décisions-là.» Or, cela ne semble pas tout à fait être le cas. En effet, selon Éric Bauce, vice-recteur exécutif au développement, l’impact sur la clientèle des entreprises ayant l’exclusivité doit d’abord être pris en considération: «Les nouvelles initiatives doivent tenir compte qu’il y a des contrats et doivent à mon avis s’entendrent avec les gens qui détiennent des droits. Les impacts doivent être mineurs sur les concessionnaires pour éviter que l’on doive fermer le café[…] Il y a deux possibilités. Ou bien il y a un projet qui est soumis avec une démonstration qu’il n’y a pas d’impact, qu’il n’y a pas de raison de contester la chose, ou bien, l’autre possibilité, c’est qu’il y ait une entente. C’est-à-dire que les étudiants s’entendent avec Sodexo et Laliberté».

Autrement dit, il revient à Sodexo et à Laliberté de déterminer si la présence d’un café étudiant diminuera leur volume de clientèle. Alors qu’Hélène Laflamme, de Sodexo, s’est dite prête à travailler avec les étudiants, chez Laliberté, on semble moins compatissant envers la possibilité de voir un nouveau joueur dans La Laurentienne. «Je ne suis pas très au courant du dossier, dit Nathalie Plante, directrice des opérations, en poste depuis un an. Mais si cela concerne l’ouverture d’un comptoir de nourriture, c’est non». L’ABEBEP, qui soutient vouloir offrir des produits santé, écologiques, biologiques et plus abordables pour les étudiants, devrait rencontrer les deux entreprises dans les prochaines semaines.

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