Les frais de scolarité majorés abolis

Par cette annonce, l’institution lavalloise officialise un mode de fonctionnement qui est la norme depuis longtemps. Dans les faits, l’UL donne déjà des bourses d’exemption à la majorité des étudiants étrangers du troisième cycle. «On reçoit du gouvernement du Québec un certain nombre de bourses d’exemption. On parle d’environ 120 bourses. On a quand même des sommes d’argent qui nous sont transférées à ce chapitre-là. L’idée est d’annoncer à l’avance que les étudiants étrangers qui viendront faire leur doctorat à Laval auront une bourse d’exemption complète», explique Bernard Garnier, vice-recteur aux études et aux activités internationales. Selon ses dires, l’UL fait un réaménagement des bourses offertes. Ainsi, nombre de bourses jadis destinées aux étudiants étrangers à la maîtrise seront allouées en priorité au doctorat. «On va donner priorité aux bourses de doctorat. Si elles ne sont pas toutes prises, elles vont aller vers la maîtrise», dit
M. Garnier. Au total, les doctorants pourront ce prévaloir de cette mesure pendant huit sessions, ce qui leur fera économiser environ 30 000$. Pour l’UL, l’exemption devrait coûter environ 200 000$.

L’AELIES est sceptique
Selon Omar Azeddine, vice-président aux études de l’AELIES, le fait que l’Université transfère les bourses de maîtrise vers le doctorat peut nuire à sa compétitivité par rapport aux autres universités québécoises. «L’Université Laval a augmenté les frais de scolarité et enlevé les bourses à la maîtrise et au baccalauréat sans faire d’efforts pour informer les étudiants. C’est un avantage comparatif que l’Université avait et qu’elle a perdu», dit-il. Il fait d’ailleurs remarquer que 60% des étudiants étrangers à l’Université de Sherbrooke bénéficient des bourses d’exemption. «Les bourses de doctorat étaient déjà acquises. C’est la même offre sauf qu’elle est maintenant plus accessible. Nous avons fait part au vice-recteur Garnier que nous désirions que les bourses soient maintenues pour la maîtrise et que les frais de scolarité pour les étudiants étrangers restent gelés», continue M. Azeddine.

La session dernière, l’Université a décidé d’augmenter de 10% la facture des étudiants étrangers pour tous les cycles d’études. Autrement dit, cette décision s’annule avec la généralisation des bourses d’exemption au troisième cycle. Malgré tout, l’UL compte récupérer près de 400 000$ avec l’augmentation au premier et au deuxième cycle, selon Bernard Garnier. De cette somme, la moitié servira au recrutement d’étudiants étrangers, alors que l’autre moitié devrait servir à l’aide et à la réussite de ces mêmes étudiants. «Dès le prochain budget, nous allons créer un fonds d’aide aux étudiants en difficulté, un fonds de dépannage pour les étudiants étrangers pour aider ceux qui ont de la difficulté à joindre les fins de mois», dit
M. Garnier.

Ce fonds pourra se traduire principalement sous forme de prêts pour les étudiants qui, par exemple, tardent à recevoir une bourse d’études d’un gouvernement ou d’une institution étrangère. M. Garnier n’exclut pas la possibilité que l’UL crée des bourses d’exemption pour la maîtrise avec l’argent provenant de l’augmentation de 10%.

 

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