Parti Nul: Aucune de ces réponses

La formation politique, initiée et dirigée par Renaud Blais, étudiant au baccalauréat en philosophie, vise d’abord à rassembler les insatisfaits quels qu’ils soient, afin que leur insatisfaction soit prise en compte par la société québécoise et les partis politiques au pouvoir. «Le but est de créer une réflexion», affirme Renaud Blais. «Ce n’est pas juste de nuire et d’être un cancer qui ronge l’appareil politique. Faudrait pas penser qu’on est seulement un parti blasé et satyrique.»

Déplorant l’absence de discernement entre les votes annulés et les votes rejetés, les candidats du parti souhaitent offrir, par leur présence sur le bulletin de vote, la possibilité de ne voter pour aucune idéologie. «Le but ultime serait d’instaurer une case ‘‘annulation’’ sur les bulletins de vote», précise Eugénie C. Bonneau, agente officielle du Parti et étudiante au baccalauréat en études littéraire. «Les gens qui vont voter pour nous vont savoir qu’en le faisant, ce n’est pas un vote pour une ligne de parti», ajoute Renaud Blais. «Si on se met à émettre une ligne de pensée, on travestit l’idée de base du parti.»

Ils ne sont pas les premiers à revendiquer au nom des électeurs québécois le droit de ne voter pour personne. Plusieurs, notamment le syndicaliste Michel Chartrand, encouragent publiquement l’annulation de vote afin de protester contre le système politique en place. Aux élections générales de 2008, c’est environ 1,5% des bulletins de vote qui ont été jugés invalides. Parmi ceux-ci, des bulletins de vote accidentellement mal remplis, mais également des bulletins délibérément invalidés.

Pas comme les autres
Bien qu’ils ne soient pas les premiers à former un parti politique contestataire, les dirigeants du Parti Nul refusent de s’identifier et de s’associer trop étroitement à ceux-ci. «On refuse de revendiquer un idéal», disent-ils, faisant mention des revendications sous-jacentes aux programmes parfois loufoques des partis contestataires. «Le ridicule pour nous n’est pas un moyen de défendre une idéologie.»

Du chemin à faire
Si le Parti Nul a franchi l’étape de l’approbation du DGEQ, il leur reste encore du chemin à faire afin de rencontrer leurs objectifs. Se concentrant actuellement sur l’acquisition de nouveaux membres, leur idéal serait toutefois de pouvoir présenter un candidat dans chacune des circonscriptions. «Les prochaines élections, ça va être l’occasion pour nous d’affirmer notre présence et notre sérieux», précise Renaud Blais. «Notre but ce n’est pas de se faire élire, c’est de permettre aux insatisfaits de s’exprimer.»

Afin d’être visible sur la Toile, le parti s’est doté d’un groupe Facebook et d’un site web qui est toutefois incomplet. «Ce n’est pas par manque de sérieux», tiennent-ils à mentionner. «On est avant tout des étudiants, on n’est pas des politiciens à temps plein.»
 

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