Un autre pas

Le document de sept pages qui a été présenté aux membres du conseil d’administration se veut, en quelque sorte, le pont entre les moyens déjà entrepris et les actions à venir pour faire de l’Université Laval un chef de file en la matière au Québec. «C’est une politique. Cela donne un encadrement, ça nous permet d’avoir une cohérence dans les actions. Derrière tout cela, il doit y avoir des actions qui viennent avec une politique», explique Éric Bauce, vice-recteur exécutif et du développement de l’UL. En janvier, une firme indépendante divulguera les résultats d’une étude exhaustive sur le bilan de carbone de l’Université, qui devrait permettre à l’administration lavalloise d’évaluer plus exactement son impact sur cette problématique.

Longtemps considérée comme un modèle de «campus vert», l’Université Laval se fait aujourd’hui chauffer par d’autres institutions. Les universités Concordia et de Sherbrooke qui ont toutes deux mis sur pieds des programmes impliquant les étudiants et le personnel. À cet effet, Éric Bauce tient à rappeler que l’UL dispose d’un fonds de développement durable de 400 000 $ par année, disponible pour les projets relatifs à l’environnement, en plus du savoir de l’Institut Hydro-Québec en environnement, développement et société (Institut EDS).

D’ici 2012, l’administration lavalloise aura investi plus de 12 M$ dans son programme d’efficacité énergétique. Selon Éric Bauce, ce programme permettra à l’Université Laval de réduire de 40% à 50% ses émissions de carbone pour le chauffage. Ceci fera économiser à l’Université plus de trois millions de dollars. Déjà 20% de l’objectif serait atteint. «Faire du développement durable, c’est un investissement qui peut être très rentable. Pas juste rentable au niveau environnemental, mais très rentable au niveau économique. L’économie verte a de l’avenir. Dans un pays comme le nôtre dont une de ces plus grandes ressources est sa matière grise, il y a de l’avenir pour cela. Je suis profondément convaincu que l’université doit se mettre devant la société et lancer de nouvelles façons de faire», dit l’ancien professeur de la Faculté de foresterie et géomatique.

«On aimerait que la dimension sociale soit plus prise en compte dans la politique, dit Simon Bérubé, président de la CADEUL. Nous aimerions également que les membres de la communauté universitaire soient mieux consultés pour les contrats commerciaux. Une entreprise étudiante qui redistribue l’argent dans la communauté, c’est aussi du développement durable», ajoute-t-il.

U-Pass encore lointain
Bien que la nouvelle politique vise à favoriser l’utilisation de moyens de transports alternatifs à l’automobile, le fameux laissez-passer universel (U-Pass), ne semble pas prêt de devenir réalité à court terme. «On supporte le laissez-passer trimestriel. Nous avons mis tout notre service des communications pour inciter les gens à l’utiliser. Nous avons participé à la mise en place d’un laissez-passer pour les employés aussi… Quel est l’avenir du
U-Pass? Je ne le sais pas. Il y a une question financière à l’intérieur de tout ça… Il y a plusieurs avenues possibles. En termes d’engagement financier, pour le moment, c’est difficile de s’engager. Nous ne sommes pas rendus là. Il faut voir comment le dossier va évoluer», laisse entendre M. Bauce.

La CADEUL travaille depuis un bon moment sur ce dossier. Elle prépare d’ailleurs un document de présentation, visant à faire la promotion du projet chez tous les acteurs concernés. «On veut faire avancer ce dossier-là, affirme son président Simon Bérubé. Pour ce qui est de la logistique, ce sera difficile pour l’année prochaine». En effet, le RTC est toujours en train d’évaluer la faisabilité du laissez-passer universel par rapport à l’achalandage et les autobus supplémentaires que le projet nécessiterait.
 

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