Vivre de la philosophie

Victor Thibaudeau, professeur et directeur des programmes de premier cycle en philosophie, explique les doutes que plusieurs étudiants peuvent entretenir: «On vient par passion, pour la majorité. On est intéressé par les grandes questions et on en vient à se demander “Qu’est-ce que je vais faire avec ça, à part l’enseignement?”». Donc, pour lui, et c’est l’idée derrière la série de conférences, la formation en philosophie peut servir de base pour un autre cheminement : «Ça fait d’eux de meilleurs ingénieurs, de meilleurs avocats, de meilleurs journalistes».

Interrogé à savoir si ces conférences sont aussi organisées pour mousser des programmes en perte de vitesse, M. Thibaudeau tient à dissiper les doutes : «Nos programmes vont très bien, on peut dire que le foyer brûle bien, mais on veut mettre un peu d’huile sur le feu». En effet, selon les statistiques du bureau du registraire, le nombre d’étudiants inscrits en philosophie a crû au cours des dernières années, une tendance accentuée par l’enthousiasme des étudiants de la Faculté.

«Il y a beaucoup de thèmes intéressants», dit David Rocheleau, coordonateur aux affaires pédagogiques de l’Association générale des étudiantes et étudiants prégraduées en philosophie (AGEEPP). «Quand ça a été proposé, en automne, les gens avaient l’air positif», ajoute-t-il, précisant que les conférences du genre données il y a quelques années avaient connu un franc succès. À propos des perspectives d’emploi qui semblent faibles pour les diplômés en philosophie, il commente : «Le cliché provient du fait que notre formation ne nous prépare pas directement au marché du travail».

Le coup d’envoi
Ce mercredi à 11h30, Julie Gagné, conseillère à la gestion des études à l’Institut québécois des hautes études internationales, s’entretiendra avec les étudiants. Mme Gagné a étudié en philosophie à l’Université Laval, où elle a complété son baccalauréat en 2000, avant de bifurquer vers les études internationales à la maîtrise : «J’ai beaucoup aimé ma formation en philo, elle me sert tous les jours». Celle qui a œuvré dans des camps de réfugiés explique que ce baccalauréat lui donne de précieux outils de réflexion : «Ça nous aide beaucoup à rédiger, à structurer nos idées», tout en donnant «une intuition, un réflexe de réfléchir à ce qui nous entoure.»

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