Des milliers d’immigrants en attente d’une résidence permanente estiment avoir été abandonnés par le gouvernement canadien depuis la fermeture en juillet dernier à Buffalo d’un bureau de Citoyenneté et Immigration Canada. Certains d’entres eux étudient à l’Université Laval.

Abandonnés par Immigration Canada

Des milliers d’immigrants en attente d’une résidence permanente estiment avoir été abandonnés par le gouvernement canadien depuis la fermeture en juillet dernier à Buffalo d’un bureau de Citoyenneté et Immigration Canada. Certains d’entres eux étudient à l’Université Laval. 

David Rémillard

Le Bureau de Buffalo traitait en grande majorité les demandes pour les immigrants déjà établis au Canada. Au total, ce sont 10 000 dossiers qui seraient demeurés en suspens, déplore Aurélien Dupuy, porte-parole du collectif dans la région de Québec. «Des gens ont été forcés de rentrer dans leur pays», se désole-t-il.

Les «Oubliés» disent n’avoir reçu aucun avis leur annonçant qu’Immigration Canada mettait la clé dans la porte du bureau de Buffalo.

«Je n’ai jamais été informée de la fermeture. C’est en cherchant des informations sur internet que j’ai lu le communiqué annonçant la fermeture», explique Anaïs Morel, 25 ans, étudiante à la Maîtrise en arts et culture.

La demande d’Anaïs a été reçue le 29 mars 2012. «Cela fait 10 mois que ma demande est reçue et mon dossier n’a même pas commencé à être traité. Je n’ai même pas passé le premier stade, celui de la recevabilité».

 

Conséquences

Pour les immigrants qui n’ont pas le statut de résidence permanente, mis à part les étudiants français qui profitent des mêmes tarifs que les Québécois malgré un visa temporaire, les frais de scolarité peuvent grimper jusqu’à 9000$ par année, ajoute Aurélien Dupuy. «Il y a des gens qui ne terminent pas leurs études, qui sont obligés de se trouver un emploi.»

Et l’emploi trouvé n’est pas toujours le meilleur, explique Anaïs, qui occupe un «emploi sous-qualifié», dit-elle. «Il est très difficile de trouver un employeur dans mon domaine et à mon niveau d’études qui accepte de se soumettre aux démarches complexes que requiert l’embauche d’un travailleur temporaire.»

Maryam Mavadat vit une situation semblable, en attente d’une résidence permanente depuis maintenant 23 mois. «Je ‎dois commencer le travaille bientôt et ce n’est pas facile pour les étrangers trouver un emploi permanent.»

L’étudiante à l’Université Laval a déjà dû renouveler trois fois son visa canadien et son permis d’étude. Devant cette instabilité, «je ne peux rien planifier pour ma ‎vie», déplore-t-elle.

D’ici l’été 2013

Tous les dossiers actifs à Buffalo ont été transférés à Ottawa, explique pour sa part un porte-parole de Citoyenneté et Immigration Canada, Rémi Larivière. Selon lui, «la plupart des dossiers transférés de Buffalo au bureau des traitements d’Ottawa seront complétés d’ici l’été 2013», assure-t-il.

M. Larivière ajoute que la centralisation des dossiers vers Ottawa accélérerait le traitement de certaines demandes, citant en exemple la diminution de 15 à 9 mois le temps d’attente pour le traitement des dossiers concernant les travailleurs qualifiés.

Citoyenneté et Immigration a fermé son bureau de Buffalo dans le cadre d’une réorganisation du réseau nord-américain, avec l’objectif d’économiser 71.2 millions $.

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