Changement de position du recteur concernant la taxe aux entreprises

CADEUL et Recteur: deux lignes parallèles

Le projet de faire financer le sous-financement des études postsecondaires, évalué à quelques 700 millions de dollars, a commencé à germer dès juin 2008 à la CADEUL. La présentation du projet au recteur s’était bien déroulée et au mois de mars dernier, on attendait que M. Brière porte le projet dans les sphères de la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CRÉPUC). Chose faite: le projet emballait bien des gens dans les hautes instances de l’université, dont Éric Bauce, vice recteur exécutif au développement.

L’idée initiale était de faire payer une taxe de 1% aux entreprises dont la masse salariale était de plus d’un million de dollars, et de 0,35% à celles de moins d’un million. «L’État paie, les étudiants paient (et leurs frais ont été dégelés) et un autre acteur qui bénéficie du réseau, c’est le secteur privé. Il s’agit de faire sa juste part et de contribuer», estime Barbara Poirier dans une entrevue accordée à François Gagnon dans Impact Campus en mars dernier.

Recteur emballé, machine enrayée
Jusqu’à tout récemment, le recteur soutenait encore le projet. Le 3 novembre, le soleil annonçait que le recteur «mettait de l’eau dans son vin» en ce qui a trait à la taxe des entreprises pour le financement des universités. Le recteur avait proposé en août de rendre cette taxe «volontaire» et d’aller la chercher dans le budget de formation des employés. Encore refusé.

C’est à partir de ce moment que la route sur laquelle roulaient les associations et le recteur se divise en voies parallèles. Le recteur, tout en continuant de soutenir l’idée de la taxe aux entreprises, tend à modérer sa position. La CADEUL, contrairement au recteur, souhaite que cette taxe soit additionnelle aux dépenses de l’entreprise et non volontaire.

 Le financement des universités par les entreprises est d’une grande importance pour se débarrasser du problème récurrent du sous-financement. L’Université travaille très fort pour réduire la capacité de dépenser, mais à un certain point, il devient impossible de couper sans empiéter sur l’espace vital des différentes instances universitaires.

La FEUQ expliquait à Marie-Ève Muller, ancienne chef de pupitre aux actualités à la fin du mois d’août, que cette taxe allait réussir à aller chercher les entreprises à plus grande masse salariale, sans faire souffrir les plus petites compagnies. Les entreprises de la région aussi se sentent concernées par le problèmes et répondaient à l’appel avant que la Fédération des chambres du commerce ne ferme la porte aux ambitions de la CADEUL, de l’ÆLIÉS et du recteur Denis Brière.

«c’est bien beau d’augmenter les frais de scolarité, mais ça ne comble pas le sous-financement», souligne Barbara Poirier. Selon elle, il ne faut pas oublier le fédéral dans toute cette histoire. En effet, il y a annuellement un manque à gagner d’environ 300 millions de dollars que le fédéral pourrait verser.

 
Juin 2008
Début du projet d’implantation de taxe aux entreprises à la CADEUL

Automne 2008
Concertation des différentes associations de la province sur le projet (la tournée des associations se poursuit encore à ce jour)
2008

Le recteur l’Université Laval est réticent à présentation du projet.

Août 2010
Le Recteur Denis Brière soutient le projet devant la commission parlementaire de la culture et de l'éducation
Novembre 2010

Le recteur cesse de soutenir le projet de la CADEUL

La taxe aux entreprises :
Objectif: Combler le sous financement au postsecondaire
Sous financement postsecondaire : 700 millions de dollars
 

Consulter le magazine