Photo : Danika Valade

Campagne Sans oui, c’est non! : « Sans consentement, c’est une agression »

Pas de thé si je n’en veux pas. Cette populaire vidéo en ligne sur Youtube compare le consentement sexuel au fait de vouloir (ou non) une tasse de thé. Au coeur de la campagne Sans oui, c’est non! qui s’est amorcée lundi à l’Université Laval : le consentement et la prévention à la violence à caractère sexuelle. 

« Sans consentement, c’est une agression », laisse tomber Josée Laprade, directrice du Centre de prévention et d’intervention en matière de harcèlement de l’Université Laval (CPIMH).

Voilà le thème phare de cette campagne qui s’échelonne du 8 au 19 février. Les organisateurs ont tout mis en place pour se faire voir alors que des bénévoles tiendront des kiosques dans plusieurs pavillons. Le comité étudiant Sexperts et Viol Secours ont été invités à organiser au total quatre conférences-midi.

Née à l’Université de Montréal, la vaste campagne provinciale Sans oui, c’est non! se mettra en branle dès le mois de mars. L’UL, qui a rejoint le mouvement, a toutefois décidé de faire bande à part. La campagne lavalloise a lieu quant à elle plus tôt, à un moment idéal de la session, estime Anthony Fournier, vice-président aux affaires socioculturelles de la CADEUL.

« Il y a deux raisons [pour tenir cette campagne à ce moment-là] : on est après la rentrée et avant le rush des examens de mi-session », explique celui qui chapeaute le projet à la CADEUL. En l’organisant en mars, « on manquait plusieurs activités où il y avait des risques [de violence à caractère sexuel] », ajoute Mme Laprade, en faisant référence à la St-Valentin et aux partys de la mi-session. 

La CADEUL, l’ÆLIÉS et l’Université Laval ont travaillé main dans la main au succès de la campagne locale, exprime le représentant étudiant. Selon sa directrice, le CPIMH a notamment joué un rôle important dans la formation des bénévoles. Ces derniers ont témoigné de leur enthousiasme envers le projet. « Les bénévoles étudiants sont au coeur des activités. On voulait que ce soient des étudiants qui s’adressent aux autres étudiants », précise Mme Laprade qui partage son désir de voir ceux-ci s’approprier le message de la campagne.

La programmation témoigne de l’objectif de base qui était de faire une « campagne terrain », mentionne Anthony. Même si la campagne provinciale n’a pas lieu à un moment critique où l’Université a cogné à la porte de la CADEUL, le vice-président aux affaires socioculturelles estime que les activités ciblent la conscientisation et la sensibilisation des étudiants de manière à changer certaines façons de pensée. La CADEUL a d’ailleurs mis sur pied un comité permanent qui se saisit des enjeux sociaux pour mener en suite de telles campagnes.

Cible : initiations

« Il y a une corrélation directe entre les activités d’intégration et le fait que la campagne soit à ce moment-ci », souligne Anthony Fournier. Selon le président de l’association de premier cycle, Thierry Bouchard-Vincent, les préoccupations grandissantes de l’administration universitaire envers les initiations de début d’année poussent la CADEUL à éventuellement adapter le message aux activités d’intégration.

Quoi qu’il en soit, la campagne Sans oui, c’est non! a lieu maintenant, et non au début des classes, pour semer une graine dans l’esprit des comités organisateurs. Anthony est d’avis qu’il vaut mieux « parler maintenant à ceux qui vont organiser les activités d’intégration durant l’été ».

La programmation complète et plusieurs ressources sont disponibles au http://www2.ulaval.ca/sans-oui-cest-non.html.

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