À chacun sa cause

Cela fait maintenant un mois que les indignés de Wall Street occupent le Liberty Square. En tout, plus de 1800 villes réparties dans plus de 80 pays se sont mobilisées pour soutenir la cause samedi dernier.

À Québec, le rassemblement public pacifique regroupant les indignés de la Capitale-Nationale s’est déroulé dans le calme et la paix. Aucune présence policière sur les lieux. Aucun homme politique présent. Que des jeunes et moins jeunes, que des curieux ou des militants engagés.

Bien que le système économique mondial soit la cause de cette occupation planétaire, les manifestants ont amené avec eux une multitude de causes de frustration envers les décideurs politiques. Pancartes à la main, certains pointaient du doigt un capitalisme américain débridé, d'autres s’élevaient contre l’avarice des banques et de la finance. La privatisation du système de santé, l’exclusion sociale de certains groupes marginaux et le manque d’une véritable démocratie québécoise étaient aussi des thèmes de revendication dans les discours.

« Ceux qui ont le pouvoir, c’est ceux qui détiennent le fric. La démocratie se meurt dans notre système québécois oligarchique. Et la démocratie est la seule solution à tous nos problèmes », s’écriait, portevoix à la main, Charles Guay-Boutet, 21 ans, membre de Québec Solidaire. Pour ce jeune revendicateur, le problème est principalement américain, mais son penchant québécois serait, selon lui, la croissance fulgurante des inégalités de revenus dans notre province, mais aussi ailleurs dans le monde. « L’inégalité entre les riches et les pauvres n’a jamais été aussi grande. Indignez-vous! », a ajouté un autre manifestant.

Pour plusieurs, c’est une manifestation pour dire « on est écœuré », « on ne se laissera pas faire ». C’est une crise de légitimité. Le manifeste du mouvement « Occupons Québec » issu des masses populaires plaide que « la démocratie est dans les mains de l’élite gouvernementale ». Pour Michèle Giroux, indignée, « 1% de la population mange à deux mains le beurre du 99% du reste de la société ».

Ce mouvement du peuple pour le peuple a gagné maintenant des milliers de villes sur la planète.

Par ailleurs, le mouvement Occupy Everywhere n’est ni de gauche, ni de droite. Il n’a ni organisateur, ni porte-parole officiel. Le regroupement de Québec a d’ailleurs permis aux plus impliqués de s’organiser pour les prochaines semaines. En effet, des manifestations pourraient avoir lieu chaque samedi au même endroit et à la même heure.

Crédit photo : David Rémillard

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