Regard sur la prévention de l’analphabétisme au Québec

Collège Frontière : valoriser la lecture au quotidien

L’analphabétisme, «ce n’est pas tout blanc ou tout noir», affirme Andrée-Anne Paradis-Julien, du Collège Frontière. En effet, selon la plus récente enquête menée sur le sujet, l’Enquête internationale sur l’alphabétisation et les compétences des adultes, on peut classer la littéracie, ce qui définit la capacité d’une personne à lire et à écrire, sur une échelle allant de 1 à 5; 1 étant le niveau le plus faible. «Le seuil jugé souhaitable ou nécessaire pour fonctionner aujourd’hui dans la société est de 3. En bas de ce niveau, on pourrait dire qu’on a de faibles ou de très faibles compétences en lecture ou en écriture», clarifie la jeune coordonnatrice de l’organisme.

Les personnes souffrant de seulement certaines de ces incapacités peuvent être qualifiées «d’analphabètes fonctionnels». Au Québec, une personne sur deux n’atteint pas le seuil minimal requis pour participer pleinement à la société, selon les normes établies par l’enquête de Statistique Canada. Voilà ce qui incite Mme Paradis-Julien et son équipe de bénévoles à partager leur amour de la lecture : «Quand on sait à quel point l’analphabétisme est lié à la pauvreté et au chômage, c’est important d’intervenir le plus tôt possible et de faire de la prévention en bas âge.»

Des activités adaptées aux différents milieux

L’association étudiante lavalloise du Collège Frontière collabore depuis plus de 15 ans avec des écoles primaires, des garderies et des camps de jour, afin d’offrir aux enfants des ateliers de lecture et d’écriture. «Le but est d’intervenir pour accrocher les jeunes à l’école et leur donner le goût de la réussite et de la persévérance», souligne Mme Paradis-Julien. Outre les cercles de lecture, l’organisme propose aussi de l’aide aux devoirs et du tutorat individuel.

L’action ne se limite toutefois pas à la prévention de l’analphabétisme chez les enfants. Des ateliers sont également offerts dans des résidences de personnes âgées, afin de maintenir leurs compétences en lecture. De plus, un projet de francisation chez les enfants immigrants est en cours de développement.

Malgré la mission éducative du Collège Frontière, cette porte-parole reste modeste : «On ne prétend pas que nos bénévoles sont des experts ni des enseignants. Ce n’est pas dans notre philosophie.» Les quelques 100 à 150 volontaires qui, chaque année, donnent de leur temps à l’organisme proviennent de domaines variés, allant des sciences humaines et des lettres à la médecine et aux sciences appliquées.

Journée de l’alphabétisation familiale

Le 27 janvier dernier se déroulait la Journée de l’alphabétisation familiale, partout au pays. Bien que l’alphabétisation familiale soit encore un concept émergent dans le milieu éducatif, il s’agit d’une approche assez usuelle. «On en a tous déjà fait dans notre jeunesse sans en être conscient. Chaque situation du quotidien peut être propice à faire des apprentissages en famille. Il s’agit de donner une grande place à cela dans la vie de tous les jours», explique Andrée-Anne Paradis-Julien, du Collège Frontière.

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