Regard sur le contingentement en communication

Communication contingentée

Pourquoi est-il plus difficile d’entrer en communication à l’UQAM que partout ailleurs au Québec? Comment se fait-il que des programmes comme celui de l’Université Laval ou de l’Université de Sherbrooke soient aussi bondés? Se pourrait-il que ce soit le résultat d’un écrémage de la population étudiante montréalaise?

Kathryne Lamontagne, bachelière en journalisme à l’Université Laval et aujourd’hui journaliste au Journal de Québec, explique que c’est bien souvent une question budgétaire. Il faut se dire d’abord que la question n’est pas nécessairement de hausser ou de baisser le contingentement. «On doit hausser l’offre aux étudiants et se demander alors à combien d’étudiants on peut l’offrir», dit-elle.

C’est de cette manière que se crée le contingentement. La formation en communication étant très «pratique», il faut du concret aux étudiants. Il coûte cher d’utiliser studios de radio ou de télévision ou tout simplement de mettre des étudiants en journalisme en situation réelle de travail.

«C’est facile de booster un auditorium avec 300 personnes à l’intérieur quand c’est un cours de culture générale ou d’engager des auxiliaires pour corriger des examens à choix de réponses», continue Mme Lamontagne.

François Robidoux-Descary, un étudiant en télévision à l’Université du Québec à Montréal explique que le contingentement est une sorte de cercle vicieux qui continue toujours à rouler. «C’est que l’UQAM a une bonne réputation en communication, donc plus de gens veulent y entrer sans qu’il y ait plus de place», dit-il. Selon lui, ce serait comme dire à un enfant qu’il ne peut pas faire quelque chose; il voudra automatiquement l’essayer.

Seuls 60 étudiants par année sont acceptés en journalisme à l’UQAM. En télévision, ce chiffre descend à 30. C’est donc normal que plus de gens s’essaient et que plus soient refusés. «C’est un peu un filtre qui est nécessaire parce que si on fait sortir 150 personnes par année avec un Bac en journalisme ou en cinéma, on s’entend que ce n’est pas tout le monde qui aura un travail», explique l’étudiant en télévision.

Toutefois, le haut niveau de contingentement n’atteint pas le programme de Laval où les étudiants du programme de communication sont très nombreux. «On demande une cote R de 26 pour entrer en communications à Laval. On remplit le contingent chaque année», explique Marie Blais, agente de gestion des études au département d'information et de communication de l’Université Laval. Elle explique que les deux programmes sont très différents autant dans leur manière de faire que dans leur mentalité respective.

À Laval, à l’automne 2010, c’est 652 demandes au total qu’a reçues le DIC. Sur ces demandes le département a émis 441 offres d’inscriptions. C’est au final avec 194 nouveaux inscrits que le département a commencé l’année dernière. À l’hiver de la même année 56 nouveaux inscrits sont entrés à Laval.

Sélection

Les critères de sélection diffèrent entre les différentes universités. À l’Université Laval, on s’attarde à la cote de rendement collégiale, ainsi qu’aux aptitudes en français. Les étudiants admis à l’UL doivent passer le test de français Laval Montréal (TFLM) avec une note de 75% et plus, sans quoi ils doivent suivre des cours d’appoint.

L’UQAM utilise un système d’admission plus élaboré pour sélectionner ses étudiants. Le processus commence également par l’évaluation de la cote R du candidat. Si la cote est jugée suffisamment haute, l’étudiant est convoqué à une entrevue où il sera soumis à un examen écrit et un entretien verbal avec un professeur et un étudiant du département.

Pour l’admission en télévision, l’étudiant doit aussi envoyer une production vidéo de quelques minutes faisant office de portfolio. «C’est certain que l’entrevue et la demande d’une cote R presque aussi élevée qu’en médecine donne une bonne crédibilité à un programme. L’UQAM prend les meilleurs à l’école, mais ce n’est pas toujours les plus forts académiquement qui deviennent les meilleurs communicateurs», estime Kathryne Lamontagne.

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