Des dettes sous le sapin?

À l’approche de la période des Fêtes, les dépenses des jeunes Québécois monteront en flèche. Nombreux sont ceux qui feront l’usage fréquent du paiement par carte de crédit.         

«Selon les études que j’ai effectuées sur le crédit, lorsqu’on demande aux jeunes adultes si des compétences sont nécessaires pour être un consommateur, la réponse qui prime dans un premier temps est «non». Or, il faudrait rappeler à ces jeunes que nul consommateur n’est à l’abri de se faire berner et que la prudence s’impose», mentionne Marie Lachance.

Selon l’étude Les jeunes adultes québécois et le crédit, dirigée par Pierre Beaudoin, Jean Robitaille et Marie Lachance, plus de la moitié des répondants de 19 à 30 ans seraient détenteurs d’une carte de crédit. «Les jeunes d’aujourd’hui dépensent plus, car ils ont accès à plus de liquidités, mais la valeur de l’argent s’est perdue. Ils sont peu ou mal informés sur le sujet», s’inquiète la professeure. Il faut aussi rappeler que 45% des jeunes ont, au moins, une dette à leur actif. La dette la plus répandue demeure la dette reliée aux études et, ensuite, celle qui est liée au remboursement de crédit et au prêt de véhicule. Mis à part l’hypothèque et la dette étudiante, le coût moyen du montant dû oscillerait autour de 7000 $ par tête.

Publicité alléchante prônant l’usage du crédit dans les endroits publics, dont les campus étudiants, le crédit est dorénavant accessible dans l’univers des jeunes Québécois. «À la télévision, ça passe. Toutefois, lorsqu’il est question de vendre du crédit par l’usage de publicité sur le territoire scolaire ou bien de proposer des cadeaux avec l’achat d’une carte, je pense que ça va trop loin. Le crédit n’est pas un jouet ou un bonbon», critique Mme Lachance.

D’après la professeure, deux pistes de solution sont l’éducation par la famille et le recours à des conseillers financiers. «Le crédit n’est pas malsain en soi, tant qu’il reste temporaire. À cet effet, il ne faut pas négliger la discipline parentale. «On apprend aux enfants à faire leurs devoirs, à bien se comporter en société, il faudrait leur apprendre à gérer leurs finances également ».

À cet effet, des organismes existent pour encadrer les citoyens comme l’Office de protection du consommateur. On peut retrouver, sur leur site Internet, une section dédiée aux contrats de crédit afin d’éclairer les utilisateurs. On y explique, entre autres, certains termes techniques fréquemment utilisés. On rappelle également que, contrairement à la croyance populaire, ce sont souvent les ménages aux revenus plus élevés qui font usage du crédit et s’endettent.

Crédit photo : Claudy Rivard

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