Des moyens de pression hebdomadaires

Après la manifestation de jeudi dernier, le Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université Laval ( SCCCUL ) entend poursuivre ses actions chaque semaine pour pallier au conflit de travail qui laisse le Syndicat sans convention collective depuis plus de deux ans.

Raphaël Létourneau

DSC02721Le SCCCUL soutient avoir lancé un « message très fort » à la haute direction grâce à la mobilisation visible sur le campus jeudi dernier. L’événement a rassemblé des syndicats de chargés de cours de toute la province, des associations étudiantes et d’autres membres de la communauté universitaire. Toutefois, la haute direction a, par son absence, décliné l’offre du Syndicat de prendre la parole pour l’occasion.

« On pensait que la défense de l’enseignement et de la qualité des relations de travail pourraient éventuellement les intéresser et le podium a été vide. On a même fait une minute de silence symbolique pour souligner cette absence. Quand la communauté universitaire se rassemble et que la haute direction ne daigne pas descendre, prendre la parole et au moins expliquer leur position, on trouve ça un peu dommage », déclare le président.

Sur cette lancée, le Syndicat organisera des actions chaque semaine. « Cette semaine, on a un arbitrage sur le cours de 45 heures qui est un forfait […] parce qu’à l’école de design on paie les chargés de cours pour l’équivalent de quatre crédits alors que les étudiants paient pour six crédits, et on va avoir une petite distribution de tracts la journée de l’arbitrage au Bonenfant où se trouvent les gens du vice-rectorat aux ressources humaines », partage Mireille Boisvert, vice-présidente aux relations du travail au SCCCUL.

À l’occasion du 2 avril, un événement aura lieu afin de promouvoir le rattrapage salarial. « On va mettre l’accent cette journée-là sur la grande différence qu’il y a entre l’Université Laval et Lévis. Il suffit de traverser le pont et on a 1133 $ de différence pour une charge de cours », dénonce Puma Freytag.

Être « capable de se parler »

La « judiciarisation des relations de travail » est également une critique majeure de la part du SCCCUL. Une tendance qui serait de plus en plus à la hausse, ce qui nuit à la recherche de terrains d’entente à la table de négociation selon
le Syndicat.

« Avant, quand on avait des mésententes, des griefs, on arrivait à régler la majorité de ces conflits avec les gens qui étaient aux relations de travail au vice-rectorat aux ressources humaines. Maintenant, les griefs, il y en a beaucoup qui vont en arbitrage et on en règle de moins en moins. Si vous regardez combien coûtent les arbitres et les arbitrages, vous allez voir qu’il y a beaucoup d’argent qui passe par là », estime Mireille Boisvert.

Puma Freytag affirme essayer d’envoyer un « signal d’alarme » pour rétablir une « approche de collaboration » et « de collégialité » avec l’employeur.

« Ils sont encore dans une vision qui remonte au 19e siècle où une négociation entre un syndicat et un patron ça doit se faire sur le mode de l’affrontement, du conflit, de l’agressivité, et c’est lamentable. […] On est toujours vu comme étant des syndicats avec presque le couteau entre les dents, alors qu’on a fait preuve depuis deux ans d’une patience extrême ».

Le SCCCUL représente 1800 membres dont 900 sont actuellement sous contrat.

Consulter le magazine