Retour sur l’aventure du professeur de l’UL Michel Fortin

Défi atteint au somment de l’Aconcagua

Le pari que s’était lancé Michel Fortin d’atteindre le sommet de l’Aconcagua avait comme but d’amasser des fonds pour Autisme Québec, un organisme qui appuie son plus jeune fils, atteint d’un trouble envahissant du développement (TED). La collecte se poursuit encore pour quelques semaines et le montant total sera annoncé le 30 mars prochain, lors du lancement du mois de l’autisme.

«75% des gens qui s’essaient pour le sommet ne le réussissent pas parce qu’ils ont le mal des montagnes, mais parce qu’ils n’ont pas la préparation physique suffisante ou tout simplement parce que les conditions météorologiques ne sont pas assez bonnes et qu’ils finissent par manquer de temps», affirme le chirurgien maxillo-facial.

Le Dr Fortin a justement effectué deux tentatives pour relever son défi. Arrivé le 5 janvier sur la montagne, ce n’est que neuf jours plus tard qu’il a pu se risquer une première fois pour le sommet, situé à 6962 mètres d’altitude. Entre temps, il était nécessaire de s’acclimater et de gravir la montagne par petites étapes.

Rendu à 6400 mètres, Michel Fortin était exténué et haletait à chaque pas qu’il faisait. Impossible pour lui de récupérer son énergie. «C’est probablement dû au fait que je ne me suis pas assez bien hydraté et que je ne me suis pas assez bien nourri. Normalement, il faut prendre le temps de se ravitailler toutes les heures», raconte l’alpiniste. Il a dû abandonner et retourner au camp de base.

Deuxième tentative

Alors que les autres membres de son équipe ont plié bagage par manque de temps ou d’énergie, le Dr Fortin a décidé d’attaquer le sommet à nouveau. Il s’est joint à d’autres marcheurs, avec la ferme intention d’atteindre sa cible le 20 janvier.

Les derniers 1000 mètres sont si exigeants qu’il faut prévoir dix heures de marche pour l’aller seulement. En plus, le départ doit se faire à 2 h du matin. «Quand on regarde en haut, c’est décourageant. Il faut se donner de petits objectifs et y aller un pas à la fois», exprime le randonneur.

Au sommet, environ une quinzaine d’alpinistes vivaient le même moment de gloire que lui. L’émotion était à son plus fort, mais il fallait faire vite puisque la descente est longue et l’avion qui ramenait Michel Fortin au Québec décollait dans moins de 48 heures. «J’ai eu besoin de louer un hélicoptère pour revenir à temps à l’aéroport!», s’exclame-t-il.

La suite du défi

Grâce à son initiative, Michel Fortin est devenu le nouveau porte-parole d’Autisme Québec. «Les pères d’enfants autistes ne sont pas souvent à l’avant-scène pour faire parler de la cause. On voit plus souvent des femmes», observe-t-il. Il représentera l’organisme avec Bruno Laflamme, un homme qui vit avec le syndrome d’Asperger, une forme d’autisme.

Ce dernier est lui aussi un adepte de la montagne et a déjà gravi le Mont Blanc en Europe. L’expérience des deux porte-paroles a donc inspiré la fondation en vue du mois de l’autisme qui aura pour thème «Décrocher de sommets pour l’autisme». 

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