La place surévaluée d'Occupation Double dans la société

Enlevez-moi mes lunettes

Cette semaine, je mets des lunettes de soleil Oakley. Vous savez, celles qui sont super high-tech avec un lecteur mp3 et des écouteurs branchés dessus? Je me fais jouer du Vulgaires Machins. Une de leurs chansons représente bien le sentiment que j’ai eu quand Occupation Double a fait la une du Journal de Montréal, cette semaine. Pour tous ceux qui écoutent cette ordure télévisuelle (clin d’œil, clin d’œil à Tryo), trouvez cette chanson et écoutez-la en boucle : Puits sans fond.

Je ne suis pas du genre à faire du bashing débile sans arguments. Cette semaine, j’ai seulement envie de tenter de ramener certaines ouailles égarées du côté lumineux de la force… ou du moins de faire comprendre à une ou deux personnes ce que les gens de Quebecor nous font passer en travers de la gorge semaines après semaines. Années après années.

Certaines personnes m’ont fait remarquer que je me répétais dans mes propos. Ce n’est pas la première fois que j’énonce les idées qui suivront, mais je crois que tant qu’on verra ces sacs à vidanges emplir nos petits écrans, je continuerai à le dire : on se fait FOUR-RER.

À chaque fois qu’on ouvre notre télé pour écouter ça, on encourage… ça! À tout ceux qui disent écouter par curiosité, je n’y crois pas. Il n’y a rien de vrai dans ce qui nous est envoyé. En fait c’est tellement faux. Tellement surfait. Refait. On pourrait en faire un film. En voyant la popularité de ces images à chaque semaine, je vous assure que ce serait un blockbuster qui dépasserait Bon cop, Bad cop.

À essayer: prenez le nombre de caméras dans les maisons d’OD (ne faites pas semblant: je suis certain que bien des gens connaissent ce nombre), multipliez le par le nombre d’heures dans une journée. Puis avec la réponse, effectuez la même opération avec le nombre de jours dans une semaine. En tant que société, est-ce que l’on ne devrait pas connaître la signification de ce résultat? C’est le nombre d’heures de bande vidéo que les gens d’OD ont pour nous faire croire qu’on aime un personnage.

Qu’une des filles est une salope. Ou bien qu’un des gars trippe sur un autre gars. Leur logique est implacable. Ils contrôlent l’image de ces gens qui ont vendu leur âme à Quebecor.

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Le mois de septembre a fait voir à Montréal une exposition de photos des plus intéressantes. Le World Press Photo est une exposition qui regroupe les meilleures photos de l’année sur l’actualité mondiale. Pour bien des gens, dont moi-même, cette exposition a été un choc. Pas nécessairement par rapport aux photos dans mon cas (quoique oui, parfois très choquantes), mais bien aux gens qui ont vu cette exposition en même temps que moi. Visite scolaire. Jeunes dans la 15-16aine. Tous riant devant la série de photos d’un homme se faisant lapider. Probable que ces mêmes jeunes sont allés écouter OD le même soir.

Mon point dans toute cette histoire est que l’on voit ce qui cloche dans notre monde tellement axé sur nous même. Ce qui cloche dans le monde en général. Ce n’est pas normal que des gens soient si mal dans le monde alors que des sommes astronomiques sont investies dans des programmes télévisuels dont le seul but est de voir des gens s’embrasser. Louez-vous Titanic à la place et donnons le budget à des causes comme le World Press Photo qui montre la vraie réalité, celle avec laquelle on comprend qu’on n’a vraiment pas besoin d’Occupation Double dans nos vies.

Quand le Journal de Montréal utilise sa une pour montrer ce que tous ont vu. C’est vraiment à ce moment là que j’ai la mauvaise impression que l’on utilise un gros crayon feutre noir pour surligner la médiocrité. La notre.

Enlevez-moi mes lunettes! Je n’ai pas envie de voir ça!

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