Regard critique sur les positions sur la hausse des frais de scolarité

Frais de scolarité

On n’a pas fini d’entendre parler des frais de scolarité. C’est important d’en parler, mais il faut aussi déchirer sa chemise pour la bonne raison. Les étudiants au premier cycle de l’Université Laval déboursent en moyenne, selon l’association des universités et collèges du Canada, 1968 carottes par année. Nos collègues ontariens de L’Université de Toronto doivent débourser entre 5000 et 8000 patates. C’est minimum 3000 tomates de plus que nous.  Pourquoi est-ce qu’on capote quand on nous dit qu’on va augmenter les frais de scolarités? Nous sommes choyés depuis bien trop longtemps en ce qui a trait au prix que nous déboursons pour un enseignement de qualité. Nous sommes choyés. Gâtés, même! On a 3000 radis de plus dans nos poches que les étudiants des autres provinces, et on se débrouille quand même pour manger de la bouillie de légume pour souper.

Pas d’argent! Personne n’a d’argent! C’est un constat bien clair dans notre société et c’est accepté parce qu’on-est-des-pauvres-étudiants-qui-font-leur-possible. C’est donc vrai comme on fait pitié. En tant qu’étudiants on devrait se demander si on a vraiment le droit de s’appuyer sur cette béquille. Pourquoi sommes-nous plus pauvres que nos voisins tout en payant bien moins cher qu’eux. Est-ce que ce ne serait pas justement notre idée de ceux à qui l’ont doit tout qui nous handicape?

L’Université Laval est neuvième dans le top 100 des universités et collèges canadiens. Elle n’apparait même pas dans le top 100 mondial. L’Université de Toronto est la meilleure au Canada et 24e dans le classement global, derrière des institutions comme Yale, Oxford, Cambridge et Harvard.

Difficile d’imaginer ce que ces prestigieuses universités ont de plus que notre maison d’enseignement. Peut-être des sommités devant leur classe. Du matériel fonctionnant convenablement et des chargés de cours qui sont respectés à leur juste valeur. Tout ça grâce à quoi? Grâce à qui plutôt? Laurier, Mackenzie King et Borden. Les cent piastres, les mille piastres, c’est toujours à ça qu’on revient, mais c’est comme ça que la vie fonctionne.

Peut-être que l’idée sur laquelle nous devrions nous concentrer est le système de prêts et bourses? Bien des étudiants mangent de la misère pour pouvoir payer leurs frais de scolarité. Toutefois, nombreux sont ceux qui ont les moyens de payer leurs études et finissent par boire de la bière avec leurs prêts et bourses. Peut-être devrait-on miser sur les bourses afin que ceux qui n’ont pas les moyens de voir les frais de scolarité bondir puissent continuer à vivre normalement. Pourquoi ne pas pénaliser les échecs des étudiants  à qui on donne de l’argent. De toute manière, même l’emprunt, à long terme, n’est pas une solution si noire. Les bacheliers qui sortiront des bancs universitaires seront plus qu’en moyens de payer leurs créanciers à ce moment.

Charlebois chantait qu’il partirait pour Québec «s’il avait les ailes d’un ange», mais qu’à Toronto, «ça fermait un p’tit peu trop tôt». La question est de savoir si c’est notre mode de vie que l’on doit revoir. On n’a pas d’argent pour aller à l’école. Sauf que bien des gens en ont pour mettre du gaz dans leur voiture de l’année. Sauf que bien des gens paient des 100$ par mois à une compagnie de téléphonie. Dites-moi QUI va sortir dans la rue au moment d’une augmentation des tarifs chez Rogers. On paye toujours plus cher et on obtient un service à la clientèle toujours aussi mauvais.

Est-ce qu’on sort trop ? Est-ce qu’on boirait trop de bière? Charlebois nous répondrait qu’on est trop brouillons comme société. Jean Leloup nous dirait qu’on n’est pas assez «en criss». Alors je vous lève mes 30 pichets (pas chers) à 8$  dans lesquels je saoule hebdomadairement mon manque d’argent. Bonne chance pour la manif que j’vous dis!
 

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