Un projet de loi propose des avantages fiscaux pour les diplômés qui iraient s’installer en région

Jeunes diplômés demandés en région

Le texte du projet de loi C-288 prévoit notamment l’attribution d’un crédit d’impôt atteignant quarante pour cent du salaire perçu sur trois ans, jusqu’à concurrence d’un montant maximal de 8 000$ pour les finissants migrant vers certaines régions définies.

On cherche à imiter le succès qu’avait entraîné un programme similaire orchestré par le gouvernement provincial du Québec en 2003.  Quatre autres provinces se sont dotées d’un tel outil.

Cependant, l’adoption par le Sénat, majoritairement conservateur, n’est pas encore survenue, ce qui bloque la mise en vigueur du texte. C’est la deuxième fois que ce projet de loi se rend à la chambre haute, mais il y était resté lettre morte en raison des élections du 23 janvier 2006.

Ce frein à l’exode rural permettrait de fournir une main-d'œuvre qualifiée aux régions qui en manquent cruellement, d’après le Bloc Québécois, instigateur du projet.

Le document, déposé par la députée Johanne Deschamps et adopté par la Chambre des communes le 5 mai dernier, est devenu un cheval de bataille pour les partis d’opposition, qui accusent les  conservateurs de manquer de cohérence en faisant une campagne préélectorale fondée sur le développement des régions au Québec,  tout en rejetant cette mesure.

«Le gouvernement fédéral a démontré à de multiples reprises son incapacité totale à comprendre les problématiques qui entraînent l'exode des jeunes en région, un phénomène qui entraîne la diminution de la qualité de plusieurs services»,d’après le bloquiste Robert Bouchard.

La FECQ (Fédération étudiante collégiale du Québec) et la FEUQ (Fédération étudiante universitaire du Québec) ont aussi pris position en faveur du projet de loi.

«Les étudiants en ont assez cette politique partisane qui retarde des projets de loi essentiels au développement économique du Canada. Le gouvernement se doit, pour être conséquent avec lui-même, d’adopter le projet de loi avant les prochaines élections», critique Louis-Philippe Savoie, président de la FEUQ.

Cet organisme dénonce aussi le fait qu’«une chambre non élue bloque et retarde indûment les projets de loi d’une chambre élue».

Rappelons que la plateforme du parti promeut le fait que «les conservateurs et Stephen Harper pensent que le Sénat actuel doit être soit réformé, soit aboli. Au 21e siècle, un Sénat non élu ne devrait pas pouvoir bloquer la volonté de la Chambre élue».

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