La CADEUL veut des réponses

David Rémillard 

Le « Plan Ouest » n’est pas pour demain. Il s’implantera progressivement d’ici une vingtaine d’années. L’heure est cependant à la réf lexion, la Ville de Québec tenant des consultations les 8 et 15 novembre prochains. Après des citoyens des secteurs touchés, voilà que la CADEUL fera elle aussi part de ses interrogations à la Ville de Québec.

Dans un mémoire de 14 pages qu’elle déposera jeudi, la CADEUL s’inquiète principalement de l’impact de la construction de logements neufs dans le secteur Ste-Foy sur le prix des logements locatifs déjà construits.

« La CADEUL considère que ces importants projets d’aménagement et de développement pourraient avoir des effets néfastes sur l’accessibilité au logement sur le territoire concerné », peut-on lire dans le document dont Impact Campus a obtenu copie. Le développement d’une ligne de tramway pourrait également faire grimper les prix selon la CADEUL.

Selon Martin Bonneau, président de la CADEUL, les étudiants ne pourront se permettre d’absorber une hausse du prix des loyers advenant une augmentation de la valeur foncière des immeubles dans le secteur de l’Université Laval. « Le prix moyen d’un logement à Québec est presque aussi cher qu’à Montréal », plaide-t-il. La CADEUL craint notamment de voir des projets immobiliers plus luxueux qui pourraient avoir un effet de levier sur le prix des loyers.

Selon des données de la Fédération étudiante universitaire du Québec, en 2011, le prix moyen mensuel d’un logement était de 718 $ à Québec et de 719 $ à Montréal, alors que le salaire moyen d’un étudiant universitaire était, en 2009, de 12 200 $ par année.

Possible, mais pas certain 

Selon François Desrosiers, professeur à l’Université Laval et spécialiste de l’économie immobilière, une hausse du prix des loyers, sans le « Plan Ouest », était déjà inévitable. Cette augmentation suivrait alors l’inf lation.

L’arrivée de plusieurs projets immobiliers dans le secteur peut amener à plusieurs scénarios, ajoute-t-il. Pour que le prix des loyers augmente de manière générale dans les secteurs touchés, il faudrait alors que les promoteurs se lancent dans des projets de logements locatifs, et pas nécessairement dans la construction de condos de luxe. « Le parc immobilier de la ville de Québec est vieillissant, explique-t-il. S’il y a de la construction neuve, ça va donner un signal aux autres pour faire de la rénovation.» Résultat, de nouvelles augmentations de loyers seront à prévoir. Bien sûr tous les scénarios sont possibles, mais selon M. Desrosiers, la construction de logements locatifs sera assurément un axe intéressant de développement pour les promoteurs immobiliers.

Rentable 

M. Desrosiers précise en effet que les logements étudiants sont rentables pour les propriétaires. Comme les étudiants louent généralement en groupe, les propriétaires peuvent se permettre de demander un prix plus élevé. « Un 900 $ pour un 5 et demi à trois, ça devient acceptable », explique-t-il. « Dans le secteur de Sainte-Foy, il y a un potentiel de production de logements locatifs.»

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