La prolongation des moyens de pression exercés par les médecins résidents perturbent les activités des étudiants en médecine.

La grève se concrétise

L’échec des négociations de cette semaine entre la Fédération des médecins résidents du Québec (FMRQ) et le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) entraînerait vraisemblablement une grève des médecins résidents dès le 17 septembre. Un avis à cet effet a été acheminé aux différentes directions hospitalières. Une telle grève provoquerait une réduction d’effectifs de 10%, limite maximale fixée par la loi.

Depuis le 11 juillet dernier, les médecins résidents ont augmenté la pression en cessant leurs activités d’enseignement pour une durée illimitée. Malgré cela, d’après Charles Dussault, président de la FMRQ, «[les médecins résidents s’] acquitteront rigoureusement de [leurs] responsabilités envers la population québécoise dans un souci de maintien de l’accessibilité aux soins».

Mais la Fédération médicale étudiante du Québec (FMEQ) proteste. «Nous désirons rappeler que la FMEQ a soutenu les revendications des résidents, mais qu’elle n’appuie pas le recours à une grève de l’enseignement», précise Jean-François Verville, délégué aux affaires politiques de cette association.

La grève de l’enseignement, bien qu’elle vise les externes, fait aussi des dégâts chez les résidents. En effet, ces derniers enseignent normalement à leurs collègues.

De plus, la FMRQ a demandé à ses membres, sur une base individuelle, de ne pas enseigner, même si l’employeur est l’Université. Cette dernière a donc annulé certaines activités. Si les étudiants en souffrent, les résidents se privent aussi d’une rémunération ironiquement plus élevée que celle obtenue pour les heures travaillées en milieu hospitalier, heures pour lesquelles ils réclament une rétribution supplémentaire.

En effet en 2009, un résident québécois a obtenuen moyenne, 51 865$, alors que la moyenne canadienne à cette époque se situait à 60 622$. La FMRQ ne demande pas de combler entièrement cet écart, mais exige plutôt une augmentation salariale de 11,5%. Cela représente pour les 3 000 membres de l’Association une enveloppe d’environ 17 millions de dollars annuellement.

Rappelons que les exigences de la FMRQ ne se limitent pas qu’à la question salariale. Elle milite pour réaménager les gardes de 24 heures en établissement (par opposition aux gardes à domicile) afin qu’elles soient réduites à 16 heures. Une décision arbitrale, contre laquelle une demande en révision judiciaire a été déposée, donne raison à la FMRQ sur ce point.

Crédit photo – Courtoisie : Jérôme Bourgoin, Faculté de médecine, Université Laval

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