Labeaume dans l'embarras

Le maire Labeaume n’a pas la langue dans sa poche. Monsieur Labeaume, qui se fait apprécier notamment pour son intégrité, est peut-être allé un peu trop loin, la semaine passée en insultant plusieurs fonctionnaires de la ville de Québec. Ceux-ci ont fortement réagi à ces affirmations.

Lundi dernier, le conseil municipal de Québec a voté à l’unanimité la mise sur pied d’une voie réservée aux autobus sur l’autoroute Robert- Bourassa. Dès le lendemain, plusieurs automobilistes, fortement embarrassés par les différents travaux routiers en cours depuis des mois à Québec,  se sont insurgés devant cette 
décision.

Voyant les fortes réactions qu’engendrait la décision du conseil municipal, le maire Labeaume a vite rejeté le blâme de celle-ci sur les fonctionnaires du Réseau de transport de la capitale ainsi que sur la division des transports de la ville de Québec. Il a notamment traité ces fonctionnaires « d’incompétents sans conscience », de « pleutres » et a ajouté qu’il n’espérait pas voir ces gens travailler encore longtemps pour la ville.

Ces affirmations du maire Labeaume ont évidemment eu tout un effet au sein des fonctionnaires de la capitale nationale et a même mené à la démission de Monsieur Guy Renaud, directeur adjoint au développement durable de la ville de Québec. Les propos du maire ont créé un tel émoi que mardi dernier, il a reçu une mise en demeure, dans laquelle on sommait le maire de présenter des excuses officielles aux fonctionnaires d’ici cinq jours, faute de quoi des recours juridiques seraient pris contre lui.

Dans le communiqué, le président du syndicat des fonctionnaires de la ville de Québec, Jean Gagnon, explique que la « procédure fait suite aux divers propos mensongers et diffamatoires tenus par le maire à l’encontre de l’ensemble des fonctionnaires municipaux en les accusant d’être notamment ‘‘de parfaits incompétents’’ dans le cadre du dossier relatif à la création d’une voie réservée sur le boulevard Robert-
Bourassa ». Il mentionne aussi que le délai de cinq jours donné au maire Labeaume pour s’excuser officiellement est expliqué par le fait que le maire avait déclaré qu’il « n’était pas dans son intention de donner suite à son engagement de procéder à des excuses auprès des fonctionnaires ».

Le maire avait effectivement tenté de calmer les esprits en affirmant que ses propos ne s’adressaient qu’à certains fonctionnaires et en s’engageant à faire des excuses publiques. Cependant, M. Labeaume a par la suite déclaré qu’il ne donnerait pas suite à cet engagement. De plus, dans le Journal de Québec du 12 novembre, on apprend que l’attaché de presse du maire a déclaré que M. Labeaume n’avait pas l’intention de répondre à la demande des cols blancs en exprimant d’autres excuses publiques.

Malgré son caractère bouillant et ses dernières déclarations pour le moins choquantes, le maire Labeaume, selon les sondages les plus récents, satisfaisait encore ses citoyens à 83 pour cent.

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