Le déficit accumulé de l'UL bondit de 216 millions

Le déficit de l'UL bondit

En équilibre budgétaire depuis maintenant sept ans, les finances de l’Université se portent bien, explique M. Bauce. Pour mettre en contexte, l’UL a un budget opératoire de 475 millions de dollars annuellement. La valeur immobilière du campus s’élève à 2,4 milliards de dollars. Financièrement, l’équilibre budgétaire annuel consiste au balancement des dépenses et des revenus d’une institution. C’est ce à quoi est arrivé le service des finances depuis 2003.  

Deux raisons principales ont permis d’arriver à l’équilibre. Premièrement, la croissance de la clientèle, dont impact campus a traité dans son édition du 19 octobre dernier. Deuxièmement, le contrôle serré des dépenses. Au cours des deux dernières années seulement, on a réussi à réduire la capacité de dépenser de 60 millions, ce qui correspond à 13 % du budget annuel. «On travaille très fort pour atteindre l’équilibre budgétaire», explique Josée Germain, vice-rectrice à  l’administration et aux finances.

Le déficit accumulé de L’UL était de l’ordre de 90 millions au moment de l’atteinte de l’équilibre budgétaire en 2003. L’université finance ce déficit à un rythme d’environ un million par année.

En 2007 le ministère des finances émettait une directive selon laquelle toute les universités québécoises relevant du domaine public devaient dorénavant se conformer aux PCGR aux fins de la préparation de leurs états financiers. L’année 2010 était la date butoir de ce changement, lequel entraînait un certain bouleversement. La conjecture économique du moment ne fait qu’ajouter à la situation.

Les PCGR sont des principes établis depuis très longtemps. Dans les 25 ou 30 dernières années, le Canada a tenté d’harmoniser ses principes comptables avec ceux des Etats-Unis et plus récemment avec les normes internationales, ce qui a pour effet de bouleverser la préparation et la présentation des états financiers.

Un bond de 216 millions
Selon les PCGR, les états financiers de l’université doivent désormais prendre en compte les engagements futurs. Les régimes de retraites représentent la plus grande partie de ces engagements, faisant bondir le déficit brut de 216 millions de dollars pour atteindre 306 millions dans le bilan de l’année 2009-2010. De ce montant, 30 millions iraient aux vacances à payer alors qu’un montant identique servirait aux ajustements d’appoint des rentes des retraités. Le reste de cette somme, soit 156 millions, représente le montant qui devrait être payé si les quelques 6000 employés syndiqués de l’UL prenaient leur retraite demain matin.
Éric Bauce explique que, malgré le fait que la somme du déficit accumulé ait triplé, cela n’a pas vraiment d’impact direct sur les finances. «Il s’agit de passif», dit-il. Les 90 millions initiaux, qui seront financés par la somme de quatre millions cette année, n’impliquent pas un emprunt à long terme. Il s’agit de financement à court terme.

Pour sa part, madame Germain soutient que la santé financière de l’université est bonne. La manière de réduire ce déficit serait de réduire les dépenses à un point tel que des surplus seraient créés et serviraient à réduire le déficit, chose que les finances ne leur permettent pas encore. En coupant sans cesse dans les dépenses, M. Bauce craint que ce soit la mission universitaire qui soit mise en jeu. «On pense que la qualité d’enseignement est excessivement importante et on ne veut pas se rendre au point où ça va venir affecter la qualité de la mission universitaire».

Enfin, il est à noter que même si les chiffres élaborés ici paraissent significatifs, voir même épeurant, le défi est semblable pour toutes les universités du Québec. 

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