Le microcrédit devient de plus en plus utilisé au Québec

Le microcrédit envahit le Québec

Le système du micro financement, qui existe depuis une trentaine d'années, fut d'abord élaboré dans les pays en voie de développement. Créé par le professeur d'économie Muhammad Yunus, cette nouvelle structure avait pour but d'aider les personnes exclues des réseaux traditionnels pour avoir un accès au crédit. Ces prêts devaient permettre aux plus  démunis de faire des investissements dans leurs entreprises, leurs activités agricoles, ou tout autre secteur qui leur permettrait de s'enrichir et d'améliorer leurs conditions de vie. Suite au succès que ce nouveau modèle a eu dans ces pays, les activités de micro financement furent importées au Québec dans les années 1990.

Tranquillement, ce nouveau procédé y gagne du terrain au Québec. Il permet aux plus pauvres, qui se voient refuser des prêts par les institutions financières ordinaires , d'avoir accès à des montants plus petits pour investir dans un projet. Les différents organismes qui procurent du microcrédit n'ont pas tous la même manière de fonctionner. D'un côté, il y a les cercles d'emprunts, qui favorisent les prêts à des groupes d'individus, et parallèlement, il y a certaines institutions qui s'adonnent à ces activités de financement en accordant des prêts individuels, tout en suivant étroitement les activités de  l'emprunteur. Malgré les hauts risques liés à ce genre de transactions, les taux d'intérêts ne sont pourtant pas différents des tendances que suivent les marchés.

Les bénéfices de ce genre d'activités ne profitent pas seulement à l'entrepreneur, mais aussi à toute la société puisque le microcrédit peut se révéler être un outil novateur afin de contrer l’iniquité.  De plus, selon le rapport 2009-2010 de l'Association Communautaire d'Emprunt de Montréal (ACEM), les prêts ont permis à la population venant de l'extérieur du Canada de mieux s'intégrer à leur communauté, et pour certain, de sortir de la pauvreté. Si on se fie aux chiffres de ce même rapport, plus de 60% des prêts accordés par l'ACEM le sont à des immigrants ou à des minorités visibles, ce qui est vu d'un bon œil puisque ce sont des communautés plus touchées par la pauvreté.

Bien qu'étant d'abord destiné aux pays en voie de développement, le microcrédit semble commencer à faire ses preuves au Québec. Au final, il semble que cette nouvelle branche de l'économie sociale pourrait s'avérer être un instrument efficace pour la lutte contre la pauvreté, en plus de permettre à bien des gens de dépasser leur conditions.

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