Les anglophones quittent le Québec

Les RUIS ont été créé en 2003, alors que le Parti libéral du Québec venait d’arriver au pouvoir. Ils sont le fruit d’une restructuration du réseau de santé qui avait été mise en place par le Ministère de Santé et des Services sociaux du Québec (MSSS). Quatre universités au Québec se partagent le territoire : celle de Sherbrooke, de Montréal, l’Université Laval et Mc Gill. Le but du réseau est de promouvoir des nouvelles formes d’apprentissage, de favoriser la formation de résidents pour les régions afin de décentraliser les grands centres et permettre une meilleure proximité ; éviter aux personnes éloignées en région de se déplacer sur de longues distances.

Des médecins qui quittent la province

Le fait que Mc Gill gère un quart de la relève en médecine n’est pas surprenant. Mais que la moitié de ces médecins quittent la province francophone environ deux ans après l’obtention du diplôme, selon l’Association des facultés de médecine du Canada (AFMC), a de quoi inquiéter selon certains observateurs.

Dans la vague de protestations concernant l’affichage anglophone et la loi 101, en plus d’une disproportion du financement des universités francophones versus anglophones au Québec, M. Louis Préfontaine, polémiste et militant pour la survie du français dans la province, s’est intéressé à ce sujet et a émis quelques conclusions selon lesquelles « les anglophones seraient surreprésentés à cause du système actuel ». Des propos qu’avaient déjà tenu l’auteur engagé Pierre Serré.

Des solutions évoquées.

Selon M. Préfontaine, des solutions pourraient être mise en œuvre pour pallier à ce qu’il qualifie de déséquilibre. « Il faudrait mettre fin aux RUIS, mais déjà réduire les places à McGill. Puis il faudrait  avoir la volonté de créer à l’UQAM une faculté de médecine. » Marc Chevrier, professeur au département des sciences politiques de l’UQAM a lui aussi avancé cette idée comme début de solution. 

En prenant en compte les dernières données qui comparaient le financement en partenariat public-privé (PPP), le Centre universitaire de santé McGill bénéficierait de 43 % du budget, alors que la représentativité des clients anglophones serait nettement inférieure face à celle du Centre hospitalier de l’Université de Montréal.  

Louis Préfontaine déplore que la loi 101, malgré l’agitation qui l’entoure ne traite pas du financement de l'éducation supérieure. Il estime que l'éducation constitue une des meilleures façons d'intégrer quelqu’un dans la langue ou de simplement la valoriser.

Crédit photo : Courtoisie, Jérôme Bourgoin, Faculté de médecine, Université Laval

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