Polémique sur l’utilisation du transfert fédéral de 275 millions

L’hiver où tout commence

Barbara Poirier, présidente de la CADEUL, explique que même si le programme de prêts et bourses est très bien fourni au Québec, «pour nous, ça devient un combat au niveau provincial pour que cet argent là soit versé dans les programme d’aide financière aux études.»

Le MELS prétend avoir un des programmes de prêts et bourses les plus généreux au pays avec 534,4 millions investis en 2009-2010. Cependant les différentes associations étudiantes ne sont pas dupes. Elles ne veulent pas de la hausse des droits de scolarité. «Si les gouvernements provinciaux et fédéraux pensent qu'ils nous feront avaler la hausse des frais de scolarité avec une bonification des prêts et bourses, ils se trompent!», a dit Delphine Labrecque-Synnott , une porte-parole de l'ASSÉ.

L’ASSÉ, proteste devant l’apparente hésitation du ministre des Finances Raymond Bachand à transférer aux étudiants québécois la totalité des 275 millions de dollars remis par Ottawa le 31 janvier dernier. Selon le représentant de l’ASSÉ, Gabriel Nadeau-Dubois, il s’agit d’une démonstration du mépris gouvernemental envers les étudiants. «Il est primordial que le gouvernement québécois transfère la totalité de cette somme pour leur permettre de mener à terme leurs études!», affirme-t-il.

Barbara Poirier est plus mitigée, mais parle quand même d’un gros problème causé par le gouvernement. Selon elle, les intentions sont claire quant à la hausse et la solution idéale pour y palier est le réinvestissement dans les prêts et bourses. «Sauf que si on met pas l’argent dans ça, ça sera quoi l’argent pour bonifier le programme d’aide? Ça démontre un peu que le gouvernement n’a pas le désir de mettre l’argent nécessaire dans les prêts et bourses.»

On annonçait la semaine dernière dans un média du campus que ça allait «brasser» dans le dossier de la mobilisation étudiante. Toutefois, Mme Poirier précise : «Cet hiver, c’est le moment où tout commence. Si ça a à brasser, c’est l’automne prochain que ça va se passer.» Avec le budget de cette année, on verra ce qui arrivera avec le mouvement étudiant. «Cet hiver c’est plutôt le moment où on prépare nos troupes et où on leur donne la bonne information.»

Une manifestation étudiante est prévue le 12 mars prochain à Montréal. C’est dans les orientations de la CADEUL de promouvoir la mobilisation étudiante, selon la présidente et il y aura des autobus à la disposition des étudiants qui veulent aller manifester à Montréal.

Paul-Émile Auger, de l’Association des étudiants en sciences sociales (AÉSS) affirme de son côté que les associations étudiantes demeurent assez indépendantes de la CADEUL et préparent de leur côté matériel de mobilisation pour les prochaines mobilisations.

C’est le ministère fédéral des Ressources humaines et Développement des compétences du Canada (RHDCC) qui a remis ce chèque à Québec. Il s’agit d’un montant compensatoire pour la province, car elle ne participe pas au programme de prêts et bourses du Canada et finance elle-même l’aide financière aux étudiants québécois.

Cependant, il est loin d’être assuré que la totalité de cette somme se retrouvera dans les poches des étudiants dans le prochain budget libéral ce printemps. Il était signifié que le montant versé à Québec était pour l’Éducation, mais le ministre Bachand n’est pas tenu de verser la totalité de cette somme au ministère de l’Éducation du loisir et du sport (MELS).

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