L’équité salariale n’est toujours pas réelle

La loi sur l'équité salariale, adoptée à l'unanimité à l'Assemblée nationale en 1996, devait entrer en fonction en novembre 2001. Cinq ans plus tard, la commission qui devait s'assurer de l'application de cette loi réalise que seulement 50% des entreprises se sont soumis à l’exercice d'égalité. Le projet a donc été réévalué et la date butoir, repoussée au 31 décembre 2010, question de laisser le temps aux entrepreneurs d’apporter les changements nécessaires.
 
L'équité salariale promet un salaire équivalent pour hommes et femmes occupant un poste équivalent. Pas seulement pour les descriptions de tâches identiques, mais aussi pour des postes qui sont équivalent lorsqu'ils représentent le même niveau de responsabilité et de charge de travail.

De cette manière, les postes traditionnellement réservés aux femmes sont comparés à des emplois de même valeur habituellement occupés par des hommes. Me Marchand explique que «la loi oblige à regarder tout ce que les femmes font par rapport à des emplois plus masculins.» Elle présente en exemple le cas d'une réceptionniste et d'un camionneur. «La valeur que les entreprises donnent à ces deux postes peut être semblable et la Commission doit s'assurer que les employés sont rémunérés équitablement», a-t-elle dit lors d’une conférence de presse à l’Assemblée nationale.
 
Outre un rappel de la date butoir, la directrice de la Commission est revenue sur les dispositions prises par son équipe pour la sensibilisation et l'information. «Depuis octobre 2009, beaucoup d'efforts ont été déployés pour rejoindre les employeurs.» Leur site web est très populaire, leurs consultants sont en demande constamment et la tournée régionale de la Commission – une soixantaine de conférences et une centaine d'entrevues – a été un véritable succès. «On sent que les entreprises comprennent», lance Me Marchand. Malgré ces nouvelles rassurantes, la présidente n’avait tout de même aucun chiffre récent à présenter aux journalistes. En 2006, il restait 20 000 entreprises qui ne se soumettaient pas encore à l’équité salariale. Environ 6000 plaintes ont déjà été traitées avec succès depuis 2001.

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