Lutte contre le cynisme politique

Maxime Bernier, député conservateur en Beauce, était de passage à l’Université Laval le 11 novembre dernier afin de donner une conférence qui avait pour sujet « Faire de la politique autrement ». Si cette rencontre organisée par l’Association conservatrice de l’Université Laval ( ACDUL ) a attiré un bon nombre de personnes, elle a aussi permis à d’autres d’exposer leur mécontentement quant à certains agissements du gouvernement.

Pour Maxime Bernier, faire de la politique autrement commence d’abord par défendre l’idée de liberté individuelle et de responsabilité. Moins d’états, plus de liberté. Voilà pour lui la recette gagnante pour faire avancer les choses et lutter contre le cynisme politique actuel. Le député de Beauce a multiplié les critiques à l’égard de l’État qui, selon lui, prend trop de place dans la vie citoyenne de tous les jours. Il a pris pour exemple la loi québécoise sur le prix plancher de la bière mise en place en 1994 par le gouvernement du Québec : « la bière pourrait coûter moins cher, mais le gouvernement a peur que vous en buviez trop si le prix est trop bas ! ». Il soutient que, depuis 50 ans, l’État québécois ne cesse de grossir et d’élargir son champ d’activités. Cette tendance nuirait à la prospérité des Québécois et imposerait de trop grandes limites. Certains mouvements politiques tels que le Réseau Liberté Québec ( RLQ ) et l’action démocratique du Québec ( ADQ ) partagent sa vision des choses. Ils semblent être d’accord sur l’idée 
qu’un retour à l’équilibre budgétaire et une moins grande présence gouvernementale serviraient mieux les intérêts des Québécois.

 Maxime Bernier n’en était pas à son premier passage dans la région de Québec. Il était venu donner une conférence le 23 octobre dernier pour la première réunion du RLQ. À sa première visite à Québec, le public auquel il s’adressait ne s’était pas opposé à ses propos. Il n’en fut pas de même lors de son passage à l’Université Laval. Quelques étudiants l’ont questionné sur certaines décisions de son gouvernement, dont la décision d’acheter de coûteux avions de chasses. Bernier, qui prône une réduction des dépenses gouvernementales, a par ailleurs affirmé que cette dépense était nécessaire pour répondre aux besoins militaires du pays. Une autre étudiante a voulu savoir si, pour lui, les multiples arrestations sans mandat des manifestants lors du sommet du G20 étaient une entrave aux libertés 
individuelles. La réponse du député conservateur à cette question a été relativement discrète et n’a pas semblé satisfaire les gens qui assistaient à la conférence.

Si le député de Beauce a eu un soudain regain de popularité à travers le Canada suite à ses nombreuses conférences, le taux de satisfaction au Québec à l’égard de son gouvernement semble rester relativement faible. Selon la firme de sondage Léger Marketing, en octobre 2010, le pourcentage de la population insatisfaite du gouvernement Harper s’élevait à 75 %. Si la droite a récemment eut un regain de vitalité dans la population,  elle ne semble pas avoir augmenté la cote de popularité du gouvernement conservateur.

Consulter le magazine