Explication du projet controversé éolien au massif du sud

Massif du sud : Projet éolien controversé

Saint-Laurent Énergie, promoteur du projet, souhaite construire 75 éoliennes dans le parc régional du Massif du Sud. C’est un investissement de 350 millions de dollars prévu pour décembre 2012.

Environnement menacé

Les éoliennes seront placées à plus de 700 mètres d’altitude sur des territoires abritant des écosystèmes menacés. Une raison qui motive les habitants de la région de Chaudière-Appalaches à se mobiliser contre le projet. Une pétition fut déposée par le RésEAU des montagnes et Nature Québec pour le développement d’une aire protégée.
 
Yves Aubry, ornithologue diplômé de l’Université Laval, a statué qu’il ne faut pas oublier «qu’au-delà du contexte d'aire protégée il y a une espèce menacée, la Grive de Bicknell». Le projet éolien pourrait contribuer à la destruction de son habitat. Stéphane Boyer, directeur général de Saint-Laurent Énergie, affirme en avoir tenu compte. Dans le mémoire d’impacts soumis au BAPE, on prévoit le déplacement de certaines éoliennes pour minimiser les conséquences. Un programme de compensation pour redévelopper le territoire de la Grive de Bicknell ainsi qu’un déboisement de 1% seulement dans l’habitat de l’oiseau sont des moyens avancés par le promoteur.

En attente des résultats

L’étude de l’établissement d’une aire protégée est toujours en cours. Le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP), contacté par Impact Campus, dit ne pas vouloir se prononcer sur le sujet avant que le BAPE ait remis son rapport suite aux audiences. Selon Charles-Antoine Drolet, vice-président de Nature Québec, « la région de Chaudière-Appalaches possède actuellement un pourcentage très faible d’aires protégées, soit 1,89 %, très loin de la moyenne québécoise de 8 % et des 12 % visés d’ici 2015».

La nation Huronne-Wendate a aussi déposé un mémoire au BAPE. Le projet éolien du Massif du Sud touche leur territoire autochtone. La nation considère que ses droits n’ont pas étés pris en compte suffisamment dans l’étude d’impacts déposée par le promoteur. Le traité Huron-Britannique de 1760 toujours en vigueur leur donne des droits. Le Grand Chef Sioui compte faire respecter ce traité et demande à être consulté davantage, lui qui considère l’étude d’impacts de Saint-Laurent Énergie comme faible.

Le Conseil régional de l'environnement Chaudière-Appalaches (CRECA) pour sa part donne son appui au projet éolien de Saint-Laurent Énergie. Une position qui a surpris la population. Avançant que Saint-Laurent Énergie a fait des compromis pour s’ajuster aux pressions des écologistes, une aire protégée et le projet éolien pourrait maintenant coexister. 

Dix-sept organismes ont affirmé vouloir la création d’une aire protégée dans la région du Massif du Sud. Les audiences ont pris fin le 27 janvier dernier, le rapport du BAPE est donc attendu par le MDDEP avant de s’avancer davantage sur le sujet.

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