McGill interdit le cyclisme sur le campus

La règle, qui a été implantée le 28 mai dernier et prend effet alors que les étudiants reviennent, a été écrite pour prioriser les piétons sur le campus en plus d’assurer leur sécurité. 

« Ce n’est pas tant une politique anti-vélos qu’une politique de sécurité exagérée », pense Plante. « C’est assumer que les piétons sont idiots et que les cyclistes sont négligents. » Le changement fait partie du plan de McGill de mettre à jour ses infrastructures et de faire du campus un endroit plus vert et plus sûr pour les piétons. L’administration dit qu’au fil des années, il y a eu de nombreux accidents impliquant des piétons.

« La raison pour laquelle on fait du bas du campus une zone où les cyclistes doivent marcher devrait être apparente : des milliers de piétons croisent le campus de McGill chaque jour, souvent – surtout aux changements de classes – en nombre important », explique un document préliminaire sur la nouvelle politique de transport.

« La conduite de vélos est incompatible avec la sécurité des piétons », poursuit le document. 

« Nous voulons sortir les gens des trottoirs », affirme Jim Nicell, un des vice-présidents de l’Université. « L’idée est de leur donner plus d’espace social. »

Nicell analyse que l’Université ne croit pas qu’il s’agit d’un grand effort pour les cyclistes de marcher à côté de leurs vélos.
« Je crois qu’une bonne partie d’entre nous ne croit pas que c’est un gros compromis », explique Nicell. « Nous offrons aux cyclistes autant d’espaces de stationnement qu’il est physiquement possible. Nous essayons de nous assurer qu’ils sont le plus en sécurité possible. Et nous leur demandons aussi de marcher sur le campus. »  Cependant, Plante croit que l’Université se met inutilement à dos des étudiants. 

« La politique fait paraître l’administration comme vraiment inaccessible », dit-il. « Tant que la politique sera là, les étudiants vont interagir avec l’administration chaque jour d’une façon négative. » 

Cependant, Nicell met l’accent sur les plus grandes possibilités de profiter de l’espace extérieur pour les piétons. En plus de bannir le cyclisme, les livraisons seront désormais restreintes entre sept et neuf heures le matin, les permis de stationnement pour 150 véhicules ont été transférés ailleurs et une des rues principales du campus est maintenant complètement piétonne. 
Même si Plante tend à obéir à la politique, il dit que plusieurs autres cyclistes passent souvent près des agents de sécurité. Le 27 août, il a été témoin d’une tentative de vol d’une affiche « Marchez à côté de votre vélo ».  

Nicell accorde que le changement peut sembler difficile, tard le soir, lorsqu’il n’y a pas de piétons sur le campus. Avec le début du semestre, l’Université pourrait penser à réduire les heures où il faut descendre de son vélo seulement aux heures de pointe.  « D’un point de vue de développement durable, nous devons trouver comment travailler avec les cyclistes et les intégrer aux piétons », dit-il. « Nous tentons de trouver un juste milieu, et un compromis pour que les cyclistes puissent passer. »
D’autres inquiétudes ont aussi été soulevées, toutefois, au sujet du manque de consultation avant l’implantation de la politique. Nicell les balaie en mentionnant des rencontres hebdomadaires de planification et des présentations faites l’an dernier. L’administration tiendra d’ailleurs un forum pour les cyclistes et les autres parties concernées le 23 septembre prochain, ce que certains croient être trop tard.  « Ils auraient probablement dû impliquer les gens avant d’implanter la politique », conclut Plante.

Traduit de l’anglais par François M.Gagnon

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