Lancement du nouveau livre sur les femmes en politiques de la journaliste Pascale Navarro

Pascal Navarro Lance son nouvel essai

Le lancement du nouveau livre de la journaliste essayiste Pascale Navarro avait lieu le 27 octobre à la Bouquinerie sur l’avenue Cartier à Québec. Son nouvel ouvrage, Les femmes en politique changent-elles le monde? , est un essai sur le féminisme tout comme ses deux dernières parutions. Elle avait fait paraître aux éditions Boréal Interdit aux femmes en collaboration avec Natalie Collard en 1996 et Pour en finir avec la modestie féminine en 2002. Plusieurs femmes politiques interviewées par l’auteure se sont présentées au lancement. Véronique Hivon et Louise Beaudoin, députées péquistes, s’y trouvaient notamment.

Dans Les femmes en politique changent-elles le monde? , Pascale Navarro s’intéresse à une facette  du féminisme qui se développe très rapidement. On voit de plus en plus de femmes apparaître à des postes de pouvoir sur la scène politique mondiale. En une décennie et demie, le pourcentage de femmes en politique sur la scène mondiale est passé de 11,3% à 18,8%. Il s’agit de la plus haute proportion atteinte dans le monde en ce qui a trait à la présence des femmes dans l’arène politique.

La journaliste s’intéresse pour commencer à l’histoire des femmes en politique. Elle relate entre autres le cas des fabulous five, au Canada, qui ont fait avancer d’un bon de géant la cause féministe au début du XXe siècle. Le cas «Personne» opposa la juge Émily G. Murphy dont l’autorité était contestée, sous prétexte qu’une femme n’était pas une «personne» du point de vue légal.
Ce cas est un exemple parmi tant d’autres de femmes qui se sont battues pour obtenir gain de cause et qui ont fait avancer la cause féministe à l’époque. Les raisons pour lesquelles ces femmes vont en politique sont nombreuses, mais ce qui est intéressant se trouve plutôt dans la manière dont les femmes voient cette décision. Selon Pascale Navarro, un homme qui prend la décision d’aller en politique songe à tous les contacts, le prestige et la visibilité qu’ils vont en retirer. Il n’en va pas de même pour les femmes. «Elle vont plutôt s’interroger sur ce qu’elles vont perdre. Leur qualité de vie, le contact avec leurs enfants l’équilibre familial. Tout ça vient les chercher car elles mettent vraiment leur vie privée sur la table.», dit-elle.

Elle parle du fait que la maternité humanise la femme dans son être le plus profond. Les femmes en politique vont amener des sujets qui sont importants et qui devraient être plus que des «sujets de femmes».  Il faut aller chercher une certaine mixité ou une égalité dans les rapports hommes-femmes. Les dossiers de travail/famille doivent ressortir de la même manière que celui des garderies.

Le féminisme comme il est aujourd’hui se doit d’évoluer, selon la journaliste. Évidemment, quand on parle de féminisme orthodoxe, qu’elle critique depuis pratiquement toujours, Ell explique que la lutte n’est plus la même de nos jours. L’exercice n’est plus de simplement avoir du pouvoir, mais bien de comprendre que l’égalité est plus importante que ce «pouvoir des femmes».  Pascale Navarro cite la politicienne française Simone Veil qui disait que l’influence des femmes se fait sentir lorsque la loi prend en compte leurs besoins particuliers. Des lois comme le droit à l’avortement , le statut juridique ou le droit au divorce renforcent l’influence et l’équité entre femmes et hommes.

L’auteure de Les femmes en politique changent-elles le monde? fait plusieurs parallèles intéressant entre hommes et femmes en politique. Le plus frappant est celui entre Margaret Thatcher et Barack Obama. «Thatcher était une dure à cuire et avaient les valeurs dites ‘’d’hommes’’ pour aller avec. Obama, lui est empathique, ce qui est une valeur dite ‘’de femmes’’. »

Mais le point, ce n’est pas que les valeurs féminines sont en train de prendre le dessus, selon Pascale Navarro. Ce serait plutôt qu’on est en train d’observer une mixité s’installer en politique. C’est un pas dans la bonne direction. Reste à se mettre à marcher. Puis éventuellement à courir.
 

Consulter le magazine