Après l’arrivée difficile de Capsule en 2009, voilà que l’implantation du nouveau logiciel des ressources humaines People Soft se fait dans le chaos chez certains syndicats de l’Université Laval, dont celui des chargés de cours (SCCUL) et celui des auxiliaires administratifs, de recherche et d’enseignement (SA2RE).

Peoplesoft

 

Le système, People Soft, était sensé être une petite révolution en matière de gestion des ressources humaines sur le campus. Annoncée il y a cinq ans, la plateforme devait être implantée il y a un an. Le vice-rectorat aux ressources humaines en a reporté l’application jusqu’à la session d’hiver 2012, puisqu’une nouvelle version du logiciel est sortie entre temps et devait faciliter la vie de tout le monde. Mais, malgré toute l’attente, des employés et syndicats de l’Université Laval rencontrent toutes sortes de problèmes.

C’est notamment le cas du syndicat des auxiliaires administratifs, de recherche et d’enseignement, qui gère plus de 3000 membres sur le campus. Depuis l’application du programme au mois de janvier, aucun contrat d’auxiliaire de recherche ou d’enseignement n’est parvenu entre les mains du syndicat. Les contrats doivent être renouvelés à chaque session. Au final, l’absence de contrat signifie l’impossibilité de délivrer les adhésions syndicales. « On peut parler d’une bonne centaine d’auxiliaires [sans contrat] qui sont touchés», a fait savoir le président du SA2RE, Louis-David Poirier. Les contrats des auxiliaires administratifs seraient par contre tous validés et en bonne et due forme.

Or, selon la convention collective signée cet automne entre le SA2RE et les ressources humaines de l’Université Laval, « aucune prestation de travail ne peut débuter avant que le contrat de l’auxiliaire n’ait été accepté par le Service des ressources humaines ou le Vice-rectorat aux ressources humaines ». Cette situation comporte un risque selon le SA2RE, qui juge que le seul lien qui protège l’auxiliaire, c’est le contrat. « Non seulement c’est dangereux pour l’employé, mais c’est surtout un non-respect de la convention collective », estime Maxime Dion, coordonnateur au SA2RE.

Le système de paie fait également défaut. « Les auxiliaires qui ont débutés leurs contrats pendant les fêtes n’ont pas eu de salaire depuis un mois et demi et peut-être plus », ajoute M. Dion. « C’est un manque de professionnalisme et de respect, surtout dans une période comme janvier, où les étudiants ont à payer leurs sessions et revenant du temps des Fêtes », s’insurge Louis-David Poirier.

Le syndicat des chargées et chargées de cours (SCCCUL) vit lui aussi des problèmes avec le logiciel People Soft. Mireille Boisvert, vice-présidente aux relations de travail au SCCCUL, critique l’inefficacité avec laquelle le vice-rectorat a communiqué avec les employés. « Les informations sont souvent contradictoires », a-t-elle fait savoir.

Le SCCCUL vit lui aussi des problèmes concernant les contrats de travail. N’ayant pas accès à toutes les ententes signées depuis la transition qui s’est amorcée le 12 décembre, le SCCCUL n’est pas en mesure de valider et d’approuver ceux-ci, ce qui est en général une formalité administrative nécessaire pour ne pas trouver de mauvaises surprises ou de petites erreurs en lien avec la convention collective. « Il y aura certainement une surcharge de travail lorsque tous les contrats arriveront en même temps », a ajouté le président du SCCCUL, M. Puma Freytag.

Une question de temps selon le vice-recteur

Claude Paradis, vice-recteur aux ressources humaines, comprend les frustrations des employés et des syndicats. Rejoint entre deux réunions, dont une portait sur People Soft, M. Paradis a fait savoir que des mesures avaient été prises pour assister et appuyer les employés victimes de problèmes avec le logiciel. « Des mesures d’assistance en ligne existent et nous avons deux vidéos d’explication sur le Web », ajoute-t-il, estimant que le programme libre-service était suffisamment simple pour convenir à la majorité.

Quant aux problèmes de communication et de formation, M. Paradis s’est dit « étonné » d’apprendre que les informations et que la formation n’aient pas été reçues de façon efficace. « Je ne dis pas que les gens ont entièrement tord, mais nous avons pris des mesures », conclut-il.

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