Chronique sur le malheur du monde

Prisons à Bonheur

Tremblement de terre. Tsunami. Réacteur nucléaire. Fukushima. Trop haut niveau de radiation. Japon. Nouvelle-Zélande. Haïti. 10 000 morts. 300 000 morts. 15 000 disparus. Récoltes perdues. Risquer sa vie. Couverture médiatique. Eau potable non recommandée pour les bébés. Panique générale.

Mouammar Kadhafi. Guerre civile. Pro-Kadhafi. Rebelle. Lybie. Égypte. Tunisie. Enfants-soldats. Afrique. Soudan. Dictateurs. «Guerre très longue et victorieuse». AK-47. Tir d’artillerie. Protection pour les civils inexistante. Crainte de représailles. Opérations militaires contre son propre peuple. Victimes civiles. Grossiers mensonges. Mésentente de la coalition. Russie. Chine.

Moyen-Orient. Poudrière. Syrie. Génocides. Famines. Écart entre les riches et les pauvres.

Économie vacillante. Krash boursier. Actions en perte de valeur. Chute libre. Banquiers corrompus. Investisseurs floués. Norbourg. Vincent Lacroix. Earl Jones. Scandales.

Le Canada. Le Bloc québécois. Les deux solitudes. Le parti libéral du Canada. Celui du Québec. Gouvernements minoritaires. La coalition pour l’avenir du Québec. Élections consécutives. Prix des élections. Budget rejeté.

Hausse des frais de scolarité. 325$ par année. Cinq ans. 200 millions pour le Colisée. Peut-être plus. Probablement. Gaz de schiste. Arnaque. Peut-être. Probablement. Corruption. Collusion. Construction. Enveloppes brunes.

Attaques terroristes. Situation de crise. Prix du pétrole. Prix de l’eau potable. Prix de la vie.

Zdeno Chara. Matt Cooke.

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Si vous vous êtes rendus jusqu’ici, vous faites partie des positifs dans la vie.

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En avez-vous assez? Moi oui. Je ne sais pas si j’aurais pu continuer longtemps. En plus d’être déprimant, c’est monotone à écrire… tristement monotone. Je crois que j’aurais pu continuer d’étirer la liste encore et encore avec l’aide d’un ou deux fils de nouvelles. Les mauvaises nouvelles pullulent. Elles ne cessent jamais de paraître. J’aurais pu constituer ma chronique que de cette liste monotone et déprimante. Le supporter est une autre histoire. Tant pour l’auteur que pour le lecteur.

Sauf que c’est un exercice très réaliste. Un peu trop à mon avis. C’est avec une liste comme ça que les dirigeants du monde commencent leur journée. En arrivant dans le Bureau ovale, Obama prend son café matinal et regarde son emploi du jour.

7h45 : rencontre avec Ben Bernanke pour voir si l’économie se relèvera un jour.

9h30 : conférence téléphonique avec les dirigeants de l’OTAN pour voir ce qui se passe avec l’autre fou en Afrique.

12h00 : lunch avec le Vice-Président pour parler de la chute dans les intentions de vote.

12h30 : discours à la nation pour parler de la tragédie Unetelle et inciter l’Amérique à se lever pour aider le monde à se relever.

Ainsi de suite. Jean Charest aussi. Même Stéphane à Ottawa est très occupé. Enfin, peut-être.

Encore ce sujet : C’est tellement facile de chialer sur les dirigeants et de dire que la job qu’ils font est «de merde», mais en voyant de plus près le travail qu’ils ont à accomplir, ça doit être déprimant à l’extrême. Il ne faudrait pas pousser non plus en disant qu’ils sont tous bons.

Je vous entends déjà tous me cracher qu’on les paie pour ce travail et qu’ils n’ont pas à chialer, etc. Vrai. Reste que ça prend des gens capables de diriger. Ces gens doivent avoir la motivation de mener une nation et pour cela, le peuple doit être derrière eux. Pas sur leur dos.

Enfin, au rythme où les mauvaises nouvelles sortent, c’est un peu normal du vouloir changer d’air. Le seul problème est qu’on ne sait plus trop où aller en vacances… ce n’est pas la joie à bien des endroits dans le monde. Pour du fun en can, il y a toujours les resorts cinq étoiles. Ces endroits de bonheur et de beauté où, comme dans une prison à l’envers, le malheur n’a pas le droit d’entrer. Ce sont des prisons à bonheur.

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