Quand je commence à trouver que la vie est plate, que tout est trop stressant et que je serais trop bien ailleurs, l’urgent besoin de partir me

Puis-je sacrer mon camp, s’il-vous-plaît?

Quand je commence à trouver que la vie est plate, que tout est trop stressant et que je serais trop bien ailleurs, l’urgent besoin de partir me prend. «Là, Marie-Ève, promets-moi que tu ne déménageras pas avant trois ans», m’a demandé mon père, alors que nous montions le réfrigérateur au deuxième étage de mon nouvel appartement. J’ai promis. Me voici donc coincée à Québec.

Ne vous méprenez pas, j’adore la ville. J’adore le fleuve, les plaines la nuit, la rue St-Jean, ces gens si sympathiques. Sauf que l’appel du nomadisme m’envahit. Partir, aller voir ailleurs si je n’y suis pas. Le monde est si vaste, ma vie ne sera jamais assez longue pour tout voir, tout goûter, tout faire! Le ronflement des ordinateurs me fait alors paniquer. Puis-je sacrer mon camp, s’il-vous-plaît?

D’une certaine façon, je fuis. Quand j’arrive dans une autre ville, je dois tout recommencer. Trouver un lieu où rester, trouver un emploi, rencontrer des gens, profiter de tout ce que l’endroit a à m’offrir. Puis, au moment où je deviens à l’aise, je veux repartir, retourner dans une zone d’inconfort où l’esprit de survie m’empêchera d’approfondir mes angoisses.

Me voilà tout installée dans mon nouveau chez-moi et j’ai déjà envie de tout «repaquetter». Je regarde les photos de mes amis partis étudier en Europe et je divague. Je furète à travers les sites pour équipiers sur des voiliers et j’imagine toutes les possibilités d’évasion. Vers quel océan me diriger?

À travers mes albums photos, je revisite mes souvenirs. Les Rocheuses enneigées, les vagues du Pacifique, le vent des Caraïbes, le vin de la France, les sourires au Nicaragua… Mes yeux veulent se plonger dans de nouveaux paysages, mes papilles veulent découvrir de nouvelles saveurs, mon nez cherche un air différent, mes mains veulent avoir d’autres activités que celle de taper sur un clavier.

Au revoir, De-Koninck beige et gris! Adieu, ordinateur et traitement de textes! À un de ces quatre, devoirs, factures, responsabilités! J’irai voguer au loin, là où le soleil brille sans néons. Je m’emporte, je m’emballe, mais mes valises restent sous mon lit. «Il y a un temps pour chaque chose», ricane ma grand-mère, l’index en l’air. D’abord les études, ensuite, l’aventure!

Alors, en attendant, j’écoute mes chansons de «road trip» dans le trajet du bus. Entre les autobus bondés de l’Inde et le 801 à l’heure de pointe, il ne doit pas y avoir trop de différences (hum hum)? Je regarde la carte du monde dans ma chambre en me demandant quelle sera ma prochaine destination. Puis, je m’assois au bord des quais du Vieux-Port et j’attends qu’un voilier me kidnappe. Bon, ce n’est pas très probable, mais on peut bien rêver, non?

Tranche de vie

Que fais-tu, Émilie aux arts? Du Kung-Fu? Du taï-chi? «Non! J’essaie d’attraper la mouche», crie-t-elle en se lançant vers le sol. Pendant ce temps, Louis aux sports dort sur la table dans un moment de découragement. François nous enrichit de culture vitale : «savez-vous pourquoi Facebook est bleu?» Didier rigole si fort en faisant parler des animaux sur le Web que tout le monde en est hilare. Monica aux sciences arrive en chantant «Anemone», le nom de notre réseau, sur l'air d'Allegria. Oui, la vie au journal est quelque chose de très sérieux. Malgré tout, le téléphone sonne et le silence se fait. «Impact Campus bonjour!» Le professionnalisme n’est jamais bien loin. Le boss, Alexandre, nous regarde d’un hochement de tête découragé, avant de partir son stroboscope portatif.

Tout ça pour vous dire que nous, journalistes dévoués, nous aimons vous rencontrer. Nous ne sommes pas toujours en complet-cravate, même si cela nous arrive parfois en entrevue. Commencer en journalisme est souvent épeurant; parler à des inconnus, les citer sur papier, savoir que d’autres liront ce qu’on a écrit est angoissant. Mais il faut bien commencer quelque part et le journalisme enrichit vraiment la culture, la rédaction, la concision.

D’ici à ce que Noël arrive, la session s’annonce chargée. Heureusement, j’ai une belle équipe au journal qui m’entoure et qui me donne toujours matière à réflexion. Si vous avez envie de vous tremper au monde journalistique, écrivez-moi ou à tout autre membre de la rédaction ou au directeur photo. Réagissez sur notre site Internet, débattez! Ce journal est VOTRE journal, habitez-le!

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