Québec, une ville de chars

Le 22 septembre prochain, c’est la Journée en ville sans ma voiture pour la huitième année consécutive à Québec. Et comme dans tout événement qui revient de façon récurrente, il fallait se renouveler.

Nouveauté de cette année? Les voitures circuleront librement! Fini le périmètre sans automobile, sans boucane ni bruit, on ne veut pas déranger les chars. Wow! Ça va avoir de l’impact!

La présidente de l’organisme Accès transports viables, Catherine Boisclair, a affirmé que «le périmètre était plus symbolique qu’autre chose et que ça n’avait plus d’impact comme tel». Ok, mais imaginez sans le périmètre. Comment va-t-on sensibiliser les gens qui ne sont même pas au courant qu’une telle journée existe? Ça va passer dans le beurre, personne ne va le voir.

Il n’y a qu’une journée de sensibilisation par année et on réussi à la détruire avec des mesures de lâche, sans réelle effort pour compenser ce qu’on anéanti, soit un élément visible et clair pour la population. À la place, on offre le transport en commun gratuit. C’est bien beau, mais les utilisateurs réguliers du transport en commun ont payé au début du mois pour leur laissez-passer et ceux qui ne l’utilisent pas ne l’utiliseront pas plus. Pourquoi? Question de mentalité. Québec, c’est une ville de chars.

De toute façon, pourquoi prendre l’autobus? Les autobus, comme les voitures, sont prises dans les bouchons de circulation, faute de voie réservée sur les axes routiers menant au centre-ville. Plusieurs trajets demandent de deux à trois transferts avant d’atteindre sa destination et les parcours express ont des horaires très limités. Il y a du progrès, certes, avec l’ajout de trajets et d’autobus, mais ça ne suffit pas. Il faut une refonte complète. Et ça, c’est de la grosse job qu’on aime repousser. À l’image de nos routes, on aime faire du «patchage» au RTC plutôt que de donner le grand coup. 

La ville doit montrer l’exemple

La plupart d’entre vous, quand vous étiez jeunes et encore aujourd’hui, avez certainement entendu l’expression «fais tes devoirs et tu t’amuseras ensuite». Bien c’est ça qu’il faut faire à Québec. Avant d’investir dans un colisée, avant d’investir dans les olympiques, le Cirque du Soleil, le divertissement et autres activités superflues, réglons les problèmes de base et amusons nous ensuite. Au final, on se sentira bien moins coupable de faire passer le plaisir avant les responsabilités.

Et c’est à l’Hôtel de Ville que cela doit se passer. Si le maire de Québec a convaincu toute la population que Québec est une ville internationale, il peut certainement la convaincre qu’on a un coup à donner, et qu’on a du travail à faire pour mieux
vivre ensemble.

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