Suite du dossier sur le contingentement universitaire

Sensible mais obligé

Au courant des prochaines semaines, des candidatures, par milliers, seront envoyées en direction du bureau du registraire. Parmi ces postulants, certains d’entre eux seront ravis d’apprendre que leur candidature fut retenue et qu’ils pourront débuter le dernier droit de leur scolarité, après 13 ans d’éducation.  Pour les autres, d’autres avenues doivent être envisagées, mais sans fermer la porte du grand rêve universitaire.

Médecine

 «Il n’y a pas de processus d’admission parfait!», affirme Guy Labrecque, conseiller à la gestion des études à la faculté de médecine. Pour être plus juste, «la cote R a ses forces et faiblesses», ajoute M.Labrecque. Voilà pourquoi le comité d’admission en santé à l’Université Laval impose une entrevue à ses futurs étudiants. Ajoutons à cela un dossier académique et un questionnaire autobiographique structuré qui seront tous deux analysés avant de passer à ces dites entrevues.

Un peu plus de précision. En fait, le comité d’admission en santé est formé de 15 membres, 9 professeurs et 6 étudiants.  «Les étudiants sont nommés par le Regroupement des étudiants en médecine de l’Université Laval (REMUL)», explique M.Labrecque. «Le but de ce comité est de faire un choix neutre dans la plus grande transparence et intégrité possible», rajoute le conseiller à la gestion des études.

Un cas exceptionnel

«Les règlements d’admission en médecine sont émis par le gouvernement du Québec via des décrets gouvernementaux dans une concertation avec les facultés de médecine», éclaircit Guy Labrecque. Le comité d’admission à l’Université Laval choisi donc ses candidats en vertu de règlements imposés par le gouvernement. Malgré cela, «le choix de retenir ou non un candidat est une décision de comité», rappel M.Labrecque.

Malgré tout cela, «Il n’y a pas de garantie», évoque Guy Labrecque. En effet «il va toujours y avoir une partie des gens qui seront mécontents de la décision finale», ajoute-t-il. «J’ose espérer que l’étudiant se pose des questions suite à un refus», s’exclame M.Labrecque. En somme, la faculté de médecine garde une forme d’objectivité quant au choix de ses élèves, tout en respectant les règles mises en place par les instances décisionnelles.

Pharmacie

Du côté de la faculté de pharmacie, le choix des candidats est tout autre. «On se doit d’être équitable avec toutes les demandes peu importe leur provenance», confirme Madame Amélie Gagnon, conseillère à la gestion des études de 1er cycle à la faculté de Pharmarcie. «On en vient même à bien connaitre les candidats parce que certains sont rendus à leurs 3e ou 4e    demande», s’indigne-t-elle.

Même si l'on peut remarquer le côté plus humain, le processus reste strict, «On est sensible à la cause, mais on n’a pas le choix de suivre les critères d’admission émis par le comité d’admission», remarque Mme Gagnon. Par contre, il faut aussi mentionner que le processus de sélection départage les candidats de manière extrêmement serrée. «Le choix des candidats peut se faire jusqu’au millième des points obtenus sur la côte R», précise Amélie Gagnon.

Autre élément à considérer: Suite à un refus dans un programme dit plus contingenté comme médecine, plusieurs étudiants passent un an en transition afin de remonter leur cote. «Même si le candidat passe un an avec nous, on se doit de le traiter comme un étudiant qui passerait son bac avec nous», déclare la conseillère à la faculté de pharmacie.

C’est ce qui crée une sorte de problème, car malgré là bonne volonté du comité d’admission, «On n’a pas le droit de tenir compte de l’ordre des choix du candidat», explique Mme Gagnon. Ce qui veut donc dire que malgré la connaissance du problème, un étudiant qui fait sa demande pour seulement un an est jugé au même poids qu’un étudiant qui fait sa demande pour une période  de 4 ans.

En résumé, la connaissance du problème est présente, mais due à des règles strictes établies par l’Université Laval, la faculté de Pharmacie se doit d’appliquer un mode de fonctionnement juste et équitable envers tous les demandants.

Le point de vue de la Cadeul

Sur ce sujet, la Confédération des associations d’étudiants et étudiantes de l’Université Laval  (CADEUL) exprime son point de vue: «On compatie avec les personnes qui subissent ça», affirme Paul-Antoine Cardin, Vice-président à l’enseignement et à la recherche. Il devrait y avoir amélioration. «Tel qu’un équilibre entre l’université et le gouvernement », lance M. Cardin, en se référant au processus d’établissement des règles d’admissions en médecine. «Il ne faut pas se le cacher, c’est sûr que ça fait des déçus», rajoute-t-il en se référant à l’ensemble du processus d’admission.

En ce qui a trait au haut niveau de contingentement, pour l’instant aucune plainte n’a été formulée à l’attention de la CADEUL. Par contre, «On est très vigilant et nous faisons beaucoup de prévention à ce sujet», confirme le Vice-président à l’enseignement et à la recherche. En cas de questionnement à ce sujet, le bureau des droits étudiants est disponible pour tout étudiant s’interrogeant sur le sujet.

La faculté de médecine et la faculté de pharmacie traitent plusieurs milliers de demandes d’admission par année. Il va de soi de dire que le tout est fait dans la plus grande transparence possible, afin que tous puissent  y voir une certaine équité.  C’est au final, l’image de l’Université qui en découle, car c’est bien son slogan publicitaire de l’Université Laval qui dit : «Les meilleurs sont ici…»

Consulter le magazine