S’exprimer en public : le stress d’être devant les autres

Le Petit Robert le définit comme une « peur ou angoisse irraisonnée que l’on ressent avant d’affronter un public […] et que l’action dissipe généralement. » Il n’en demeure pas moins que la vaste majorité des professionnels sont amenés un jour ou l’autre à exposer des faits ou des opinions devant un auditoire. Professeurs, avocats, politiciens, étudiants, ils sont tous appelés à affronter la foule. Mais que peut-on donc bien faire pour s’éviter de déplaisantes sueurs froides ?

L’organisation Toastmasters International, fondée en 1924, a pour mission de former des gens aptes à s’exprimer et à livrer un message devant un auditoire. Actuellement très en vogue, ces clubs sont au nombre de 10 500 dans le monde entier. Chaque rencontre dure environ deux heures, pendant laquelle les membres sont appelés à improviser pendant quelques minutes devant le groupe sur un sujet imposé. Ils ont aussi ensuite à prononcer un discours, également sur un thème décidé à l’avance. Après ces deux épreuves vient le temps de l’évaluation. La performance de chaque membre est cotée par une équipe d’évaluateurs, un grammairien et un chronométreur. « La réunion est bâtie pour aider les membres et se déroule, malgré une grande rigueur, dans une ambiance très conviviale », soutient Jonathan Riverin, membre du club Toastmasters de Chicoutimi. « À la fin de chaque rencontre, des trophées sont remis pour le meilleur évaluateur, improvisateur et orateur. Ça aussi c’est motivant ! » Le jeune homme affirme maintenant mieux connaître ses forces et ses faiblesses en tant qu’orateur et s’estime plus apte que jamais à improviser. « Je recommande fortement cette formation à toute personne, timide ou pas, car elle permet de s’exprimer devant les gens, mais aussi de savoir à quoi s’en tenir, grâce aux évaluations. À force d’en faire et de mettre en pratique les trucs donnés lors des capsules formatives données par le club, on devient meilleur ! »

Quand l’école montre ses bons côtés…
Les fameux exposés oraux qui terrorisent bien des étudiants n’ont pas que du mauvais, bien au contraire. « Il s’agit en fait d’un des meilleurs moyens dont on dispose pour faire des élèves de meilleurs orateurs », explique Lynda Lauzon, qui enseigne le français au niveau secondaire depuis plus de vingt ans. « La peur du ridicule et le manque de confiance en soi sont les principales causes du trac chez mes étudiants, témoigne-t-elle. Cela dit, la pratique est de rigueur pour s’améliorer. C’est pourquoi les communications orales prennent une grande place dans le programme. » Mais peut-on dire que ces pratiques portent leurs fruits ? « Bien sûre ! s’exclame madame Lauzon. Moi-même, à mes débuts,  j’étais anxieuse avant de donner un cours. Des années plus tard, je ne ressens plus aucun stress : la pratique, tout est là ! Par ailleurs, j’enseigne cette année à des groupes de 2e et 4e secondaires et je peux vous certifier que la différence de confiance entre les deux niveaux est très grande ! Les progrès sont indéniables, il faut continuer dans cette voie. »

Consulter le magazine