Ce n'est pas en saignant à blanc les journaux qu'ils pourront offrir un meilleur contenu!

Tirer sa révérence…

Ma dernière chronique, Les deux atouts féminins, a suscité la controverse, plus encore que je ne l’imaginais. Elle avait des failles (beaucoup), mais son but était de faire réagir. Par contre, lorsqu’on me dit qu’on est content qu’Impact Campus n’ait pas pu augmenter ses cotisations lors du référendum l’année dernière, je ne peux m’empêcher de rager.

Qu’on m’accuse de ne pas avoir assez de contenu, cela passe. Je suis moi-même insatisfaite du peu de primeurs que nous avons. En ce moment, nous fonctionnons avec une équipe réduite, faute de moyens financiers. Nos ordinateurs tombent en panne. L’an dernier, une recherchiste faisait partie de l’équipe. Cette année, je m’occupe seule des actualités. Mais jamais je n’accepterai qu’on souhaite la mort des médias étudiants!

La santé d’un média passe par son budget. Ce n’est pas en nous saignant à blanc qu’Impact Campus réussira à augmenter son nombre de pages, ses formations pour les journalistes qui sont bénévoles et très dévoués, soit en disant passant et son nombre d’employés. Sans ces éléments essentiels, il est certain que le journal des étudiants de l’Université Laval ne peut diversifier son contenu et trouver des primeurs à tout casser.

La crise financière qui touche tous les médias de la planète ne se résorbera pas en criant «injustice». C’est bien connu, avec la diversification des médias, les revenus publicitaires se sont fractionnés. En plus, avec les coupes budgétaires de plusieurs compagnies en termes de visibilité, les revenus publicitaires des journaux ont chuté.

Qu’on chiale que nos publicités soient «dégradantes» (pubs de bar) ou «fascistes» (GRC), je peux relativement comprendre. Qu’on vote «non» à une mince hausse de 1,50$ par session pour Impact Campus et qu’on lève le nez sur notre contenu, alors là, cherchez la logique! Faites mieux avec moins, s’il vous plaît?

Un article a l’air facile à écrire. Détrompez-vous, derrière les feuilles de papier imprimées se cachent des heures de travail. La recherche de sujet, le lien avec les journalistes, la recherche pour l’article, les entrevues, le jeu d’appel-rappelle-laisse un millième message sur le répondeur avant d’avoir une réponse, l’encadrement, la correction et la réécriture d’épreuves, le montage…

Impact Campus aura bientôt un nouveau chef de pupitre aux actualités. En effet, je tire ma révérence en étant insatisfaite de mon passage. J’aurais voulu révolutionner le journalisme étudiant, j’aurais voulu trouver des sujets en béton. Malheureusement, les contraintes de temps m’auront empêchée de plonger plus en profondeur dans les enjeux universitaires.

J’ai par contre été charmée par une équipe dynamique, dévouée, faisant au mieux de sa capacité. Rarement vous trouverez un journal étudiant avec autant de contenu pour un si petit budget. J’ai donné le meilleur de moi-même et je crois avoir réussi les deux missions d’Impact Campus : informer et former une relève journalistique. Et pour tous les insatisfaits de ce monde, car il y en aura toujours et c’est bien comme ça, venez «brasser la marde» comme on dit dans le jargon et trouvez-nous des sujets et des primeurs.

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