Venir sur le campus : tout un effort !

Chaque rentrée, même combat : les transports ! Bus bondés, vignette de stationnement à acheter… la rentrée est synonyme de cafouillage sur les routes et sur le campus. Auto, vélo, bus, marche… Faites votre choix !

41 000 personnes, une question : comment se rendre sur le campus ? Alors que l’Université Laval essaie de favoriser le transport durable, les étudiants semblent déjà avoir pris des habitudes alternatives à l’auto en solo. Transport en commun, transport actif ou encore covoiturage, les étudiants montrent la voie à suivre.

Transports durables : n° 1 sur le campus

Les transports durables, à savoir la marche, le vélo, le transport en commun et le covoiturage, occupent la première place concernant le mode de déplacement vers le campus. 36,7 % des étudiants de l’Université Laval prennent l’autobus pour se rendre sur le campus, contre 22 % des employés. Même si les chiffres fluctuent au fil des saisons, 28,6 % des étudiants se rendent à l’Université en transport actif, c’est-à-dire soit à la marche, soit en vélo.

Jean-Sébastien Boucher, coordonnateur en mobilité durable au Service de sécurité et de prévention de l’Université Laval, fait état de la politique de l’Université quant aux transports durables : « la tendance n’est pas à faciliter les déplacements automobiles. L’objectif est de favoriser les transports en commun et les transports actifs ».

L’auto perd du terrain

En moyenne, 14 000 automobiles transitent sur le campus chaque jour. Et 11 500 vignettes de stationnement se vendent chaque année par le Service de prévention et de sécurité et de prévention (SSP). Selon le coordonnateur en mobilité durable, ce chiffre stagne depuis les cinq dernières années. « C’est très encourageant ! Quand on regarde les données, on voit qu’il y a de plus en plus de personnes qui viennent sur le campus, mais le nombre de vignettes vendues reste le même. Cela veut donc dire que les nouveaux étudiants ou employés n’utilisent pas systématiquement leur auto. C’est la preuve qu’on compense dans les transports durables », résume-t-il.

Pierre Lemay, adjoint au vice-recteur exécutif et au développement, se félicite également de ces statistiques. « Le nombre d’étudiants augmente constamment, alors que les espaces de stationnement, eux, n’ont guère évolué. Cela démontre que les efforts qui ont été faits par l’Université pour valoriser toute l’offre de déplacement alternatif à l’auto en solo portent leurs fruits », commente-t-il.

À bicyclette…

Selon M. Boucher et M. Lemay, les récentes voies d’amélioration dans le transport durable sur le campus concernent le transport actif. « Ce qu’on peut faire pour favoriser le transport actif, c’est mettre en place des infrastructures. Ça aide les gens à venir. Déjà, on a notre réseau de 7,7 km de pistes cyclables. On a aussi des casiers et des abris à vélo pour éviter le vol », mentionne Jean-Sébastien Boucher.

Cette année, des travaux ont été effectués pour rénover et mettre en valeur les abris à vélo. « On a surtout amélioré leur visuel. Avec leur toit jaune et leur signalisation, ils sont plus facilement repérables », poursuit M. Boucher.

Une autre attention a été portée aux utilisateurs de transport actif : des douches font peu à peu leur apparition dans différents pavillons. « Nous commençons à inclure des douches dans les pavillons pour permettre aux cyclistes par exemple de ne pas avoir à aller jusqu’au PEPS pour se doucher », explique Pierre Lemay. Ces installations se trouvent, entre autres, aux pavillons Alphonse-Desjardins, Félix-Antoine Savard, Ferdinand Vandry et Louis-Jacques Casault.

Concernant la dualité vélo/voiture, M. Boucher et M. Lemay ne remarquent aucun incident majeur au sein du campus. « La cohabitation est déjà plus simple que dans la Ville de Québec, car on a un vaste réseau de pistes cyclables sur le campus. Déjà là, ça limite les conflits entre les deux », affirme Jean-Sébastien Boucher. « On avait une zone plus dangereuse où automobilistes, cyclistes et piétons partageaient la voie, c’était au coin du chemin Sainte-Foy et de l’avenue du Séminaire. Et c’est entre autres pour cela qu’il y a des travaux en ce moment : pour construire un milieu sécuritaire pour tout le monde », indique Pierre Lemay.

Des perturbations pour la rentrée ?

Ces travaux vont d’ailleurs perturber la circulation aux abords du campus. François Hébert, responsable de projets au Service des immeubles, expose la situation : « Pour la rentrée, tout ne sera pas fini. Le côté est sera en service d’ici 2 à 3 semaines. Concernant les stationnements qui se trouvent dans la zone, ce sera un peu plus compliqué, mais ils seront accessibles. On veut donner le maximum pour les usagers à la rentrée ».

Pour M. Lemay, c’est certain, il y aura cafouillage à la rentrée : « Chaque année, la rentrée est une période très perturbée : les transports collectifs sont bondés, les stationnements; c’est un peu la foire tout le temps… Il y a toujours une période d’adaptation concernant les transports à chaque début de session. »

Julie Drolet, directrice des communications du Réseau de transport de la Capitale (RTC), se veut rassurante quant à ces très certaines perturbations. Le RTC promet des ajustements quotidiens de son service. Pour les premiers jours de la session, il n’y aura pas de parcours particulier, mais des bus de renfort seront sollicités. Des inspecteurs seront également sur le terrain pour ajuster le trafic.

Cette semaine, préparez-vous donc à être patients. Jean-Sébastien Bouchard y va quant à lui de son conseil : « Les transports actifs restent le moyen le plus efficace pour éviter de s’embourber dans le trafic. »


En quelques chiffres… 

–       8500 places de stationnement sur le campus

–       14 000 automobiles passent quotidiennement sur le campus

–       886 $ :  prix d’une vignette de stationnement pour 3 sessions en catégorie 1

–       11 500 vignettes de stationnement sont vendues chaque année

–       13,4 % des étudiants sont automobilistes, contre 34 % des employés

–       2100 vélos peuvent être attachés sur le campus dans des abris à vélo

–       7,7 km de pistes cyclables parcourent le campus

–       54,25 $ : prix d’un abonnement de bus mensuel au tarif étudiant

 


Le LPU : où ça en est ?

Le projet de laissez-passer universel d’autobus (LPU) avance lentement… mais sûrement. Déjà 9 ans que ce projet, insufflé et porté par la CADEUL, est sur les tablettes et a connu son lot de rebondissements.

Le LPU permettrait aux étudiants de l’Université Laval d’emprunter les services du RTC et ceux du réseau de transport de la Ville de Lévis (STLévis) presque sans frais. Une cotisation serait prélevée automatiquement sur la facture étudiante. Le LPU donnerait la possibilité d’utiliser de manière illimitée les services de transport en commun de la ville et de ses environs.

En 2009, un référendum avait confirmé l’intérêt des étudiants pour le LPU. Mais en 2010, le RTC avait refusé l’entente, plaidant un manque d’équité envers sa clientèle.

Depuis l’an passé, le projet est remis sur les rails. Un comité regroupant la CADEUL, l’ÆLIÉS, l’administration de l’Université Laval, le RTC et la STLévis a été créé. Une enquête a été réalisée l’hiver dernier « pour évaluer les besoins et habitudes de transport des étudiants », explique Caroline Aubry, présidente de la CADEUL. Les travaux ne sont pas encore complétés, mais le comité est désormais en attente de l’analyse financière du projet. « Il s’agit de savoir à quel montant devrait être fixée la cotisation automatique pour que le LPU puisse être implanté sans qu’il y ait un fardeau financier supplémentaire sur les sociétés de transport », commente Mme Aubry. Le comité devrait recevoir ce rapport vers la fin du mois de septembre.

Du côté de l’administration de l’Université Laval, le ton est moins encourageant. « On ne se prononcera pas tant qu’on n’aura pas reçu les résultats des travaux et des analyses en cours », déclare Pierre Lemay, adjoint au vice-recteur exécutif. Celui-ci rappelle toutefois que le PLU s’inscrit « dans la grande orientation de l’Université de toujours favoriser le déplacement alternatif à l’auto en solo ».

Auteur / autrice

  • Margaud Castadère-Ayçoberry

    Derrière ce nom imprononçable aux accents d’outre-Atlantique, cette bordelaise rêve d’ici et d’ailleurs. Récemment graduée en journalisme international, elle poursuit une maîtrise en relations internationales. Journaliste active et enjouée, elle est constamment en quête de nouveaux sujets. Friande d’actualités, elle est aussi à l’aise dans une salle de rédaction, dans un studio de radio, ou à une terrasse de café. Malgré sa petite taille, elle sait se faire entendre et avec elle… le monde bouge !

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