Attendez-vous à être déstabilisé, remué, choqué peut-être, mais surtout, à cueillir un fruit mûr et rare.

1 + 1 = ensemble

Dès la première réplique, on se dit que le texte sera dense, qu'il portera toute la pièce. On ne se trompe pas. Chaque réplique répond à la précédente avec une justesse, une finesse et un tranchant qui vous coupent le souffle. Chaque mot a sa place, et on s'en veut de manquer ne serait-ce qu'une seconde alors que l'esprit vagabonde ou que quelqu'un tousse dans la salle.

Il est vrai que certains peuvent se perdre dans les dédales de monologues qui se croisent en fragments, se répondent en écho. Mais n'est-ce pas, comme toute la pièce, à l'image de la vie d'aujourd'hui, où nos sens sont sollicités de partout, où nos cerveaux sont en constante ébullition?

Le texte de Jocelyn Pelletier est de ceux que l'on doit revoir et réentendre, lire et relire comme ces livres de chevet qui nous suivent à travers les ans. Si la pièce reflète et interroge la société actuelle, traite de Facebook et de cellulaires, elle porte aussi sur ces thèmes universels qui sauront toujours nous interpeller : l'amour, la famille, la communication, la violence et le sexe.

Les acteurs font tout : se défoncent à la guitare électrique, dansent et chutent, se déshabillent et se rhabillent à répétition. Ils sont beaux, tantôt forts, tantôt fragiles, toujours touchants.

On a presque honte de n'assister qu'à une seule représentation d’Entre vous et moi, il n'y a qu'un mur, tant cette pièce mérite d'être vue. La profondeur qu’elle dégage est si intense qu’une seule fois ne suffit pas pour tout saisir, pour tout ramener avec soi.

 

Quoi ?Entre vous et moi, il n’y a qu’un mur

Qui ?Texte et mise en scène : Jocelyn Pelletier

Où ?Théâtre Premier Acte

Quand ?Jusqu’au 28 octobre

Crédit photo : Courtoisie Courtoisie Gabriel Talbot-Lachance

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