À la manière d’un roman policier

Une jeune fille est retrouvée morte dans un fossé à quatre heures du matin. L’inspecteur doit dénicher le meurtrier avant le téléjournal du soir pour ne pas semer la panique. S’il arrivait à prouver que la victime se droguait ou avait de mauvaises fréquentations, tout serait parfait, les gens pourraient continuer à se convaincre que la violence ne frappe que chez les personnes dites «à risque». C’est cette critique sociétale toute particulière qui se cache derrière la pièce. Elle est intelligemment amenée et surtout, subtilement dévoilée.

L’intrigue s’installe tranquillement et les personnages se dévoilent petit à petit avec de nombreux revirements inattendus mais toujours à point. Six personnages monologuent à plusieurs reprises sur scène, racontant ce qu’ils pensent et font, mais plus d’une quinzaine d’autres sont fréquemment cités : il devient libre à l’auditoire de se les imaginer à sa guise. Sans cesse, on incite le spectateur à ce jeu en ne lui fournissant que le minimum de détails sur les personnages autant que sur les décors.

Petit bémol: on ne parvient pas toujours à comprendre les mots de l’inspecteur, interprété par Kevin McCoy. Ce dernier a un fort accent anglophone qui nous fait parfois perdre certaines phrases. Un peu frustrant lorsqu’on est à un point tournant de l’histoire.

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