Animateurs d’images

Benoit Côté n’a pas une approche cinématographique conventionnelle. Son dada : l’animation graphique, la réalisation de courts métrages à partir de séries de photographies. Lorsqu’il parle de son travail, il affirme : «Je ne m’attarde pas tant au scénario ni à la structure logique du film. Je préfère faire des effets visuels, des expérimentations». Il aime créer des ambiances à travers ses effets spéciaux, modifier le cadre statique de l’image pour altérer les perceptions et engendrer le mouvement. L’obscurité et le décor nocturne l’inspirent d’ailleurs particulièrement dans sa démarche. «Mais je ne suis pas un gars sombre», s’empresse-t-il d’ajouter en souriant. Ce qui l’intéresse, ce sont plutôt «les possibilités de jouer avec la noirceur».   

Promouvoir l’animation
Mis sur pied avec quelques amis en 2006, le festival, qui se tient la deuxième fin de semaine de juin à Rouyn-Noranda, vise à promouvoir le cinéma d’animation. Au programme : projections de courts métrages et ateliers dans les écoles primaires de la région. «On fait venir des animateurs professionnels. Les jeunes peuvent expérimenter diverses techniques, comme la rotoscopie [redessiner image par image une séquence filmée] et la pixillation [animation image par image]. Les ateliers, c’est ce qui marche le plus, mais c’est aussi ce qui est le moins connu», commente-t-il.

Cette année, l’aventure de Folie-Ô-Skop s’est prolongée. En plus de reprendre ses ateliers dans le cadre des journées de la culture, qui avaient lieu la semaine dernière, le jeune festival a profité d’une vitrine estivale dans la Vieille Capitale. Les Courts des Grands, festival de films d’animation de Québec, lui a proposé de présenter une soirée rétrospective Folie-Ô-Skop en août dernier.

Étudiant à temps partiel, Benoit mène plusieurs projets de front. «Je fais du montage vidéo, mais aussi de l’intégration DVD: je crée des menus animés qui permettent de faciliter la navigation dans les DVD.» Pour présenter ses réalisations et se faire connaître, il a mis sur pied un site web, Ekinox. «C’est ma vitrine personnelle, expose celui qui se décrit avant tout comme un technicien de l’image. Je ne me considère pas vraiment comme un artiste. Plutôt comme quelqu’un qui travaille avec des artistes, qui les aide à créer une atmosphère».

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