Babine, un film sur toutes les lèvres !

Babine, c’est d’abord l’univers d’un village épargné, Saint-Élie-de-Caxton, existant en dehors du temps et en dehors de l’espace. «J’ai d’abord été frappé par l’originalité, la beauté de la langue [de Fred Pellerin] s’exclame Luc Picard, le réalisateur du film, rencontré à Québec, mercredi dernier. Des fois, tu sais pas pourquoi ça te touche, tu es juste touché et c’est tout!»

Charmé par Pellerin
Luc Picard s’est dit d’abord charmé par ce monde insolite. Selon l’artiste, le budget limité impose des restrictions qui permettent parfois plus d’encadrer que d’encarcanner. «Je suis fier de moi et de mon équipe. On en a passé des nuits blanches sur notre projet ! On a tous travaillé jusqu’à notre maximum, confie-t-il. C’est le monde de Fred tel que moi je l’imagine, avec les moyens que j’avais.»

Quant à Fred Pellerin, il estime que ce sont des contes dans lesquels tous peuvent «y trouver leur compte». «Ce Caxton-là c’est un Caxton de tous les Caxton. Tous les archétypes du conte se retrouvent autour de chacun de nous, dans nos vies personnelles. La voisine qui a trop de chats sera la sorcière, le codingue qui se fait écoeurer, c’est un peu comme le fou du village», explique-t-il.

Approbation du village
C’est lors de la première à Saint-Élie-de-Caxton que l’aventure a pris tout son sens, aux dires de Fred Pellerin. C’est avec beaucoup de profondeur qu’il raconte que c’est dans les yeux de son monde qu’il a compris toute la charge émotive que renferme le film : «Pour moi, le regard des gens de Saint-Élie, c’est primordial. Il faut qu’ils approuvent. Et avec mes contes, je les fais approuver au fur et à mesure. Avant de les conter sur scène, je vais voir les gens du village et je leur demande si c’est correct. Le plus important, c’était l’approbation du village.»

Fidèle à son habitude, c’est avec beaucoup d’aisance poétique qu’il termine l’entrevue en y apportant une touche métaphorique : «Le film, c’est comme un bateau. Les gens de Saint-Élie y ont mis des voiles. Ensuite, il y aura du vent ou il n’y en aura pas… on verra!»
 

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