Décevant Nebbia

Nebbia a pour trame de fond le brouillard qui, lorsqu’il apparaît, provoque des événements saugrenus. Si l’univers théâtral, à la fois tragique et poétique, et la musique, puissante et déroutante, enchantent, la grande majorité des numéros, variés mais tout de même fades, n’aura réussi à égayer qu’à temps partiel. Rien pour jeter par terre ou pour réinventer le cirque, mais tout pour divertir l’espace d’une courte soirée.

Le spectacle propose une succession de tableaux au sein desquels s’exécutent une dizaine d’acrobates aux multiples
talents – l’un d’entre eux mélange la trampoline, les acrobaties… et le violon! –, entrecoupés de mises en contexte rigolotes, sans plus. Daniele Finzi Pasca joue principalement avec les éclairages, les multiples rideaux de scène, tantôt mâts, tantôt transparents, et les larges bandes noires, horizontales ou verticales, pour présenter le tout.

Les bons coups
On retiendra tout de même le majestueux split de Joseph Pinzon, suspendu dans les airs, agrippé et enrubanné dans un immense tissu, ainsi que la performance saisissante d’Évelyne Laforest, où souplesse, équilibre, force et grâce tranchent littéralement avec le décor d’abattoir. On reste attendri par l’image du jardin, constitué de dizaines et de dizaines de bâtons filiformes en haut desquels tournoient sans cesse des assiettes, et la pluie de bouchons de liège. Mention spéciale finalement à l’ingénieuse utilisation de bandes horizontales pour camoufler le haut et le bas de la trampoline, ne laissant qu’entrevoir les cascades des différents artistes. Dommage toutefois que ces moments ne constituent que le huitième de la présentation…

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