À l’automne 2007, un groupe d’étudiants de l’école d’architecture a eu la chance de participer à un atelier orchestré par Jacques Plante, professeur et architecte de Québec reconnu pour la réalisation de nombreux projets de théâtres – la Bordée, le Périscope – et de lieux de spectacles – Ex Machina, l’Impérial – et à qui la communauté universitaire doit l’intérieur revampé de son fameux Pub. Le thème de l’atelier, «Un théâtre temporaire dans la cour du Grand Théâtre», a vu naître une quinzaine de concepts originaux dont la plupart seront présentés sous forme de panneaux et de maquettes du 6 au 30 novembre prochain, à la salle d’exposition du Cercle.
L’idée de départ était d’imaginer un concept novateur, mais qui s’intégrait à l’environnement et à l’imposante structure du Grand Théâtre. Félix explique : «Une des contraintes majeures était le site lui-même, un genre de “trou” en béton. Et l’acoustique aussi, parce que le théâtre nécessite une acoustique particulière pour la projection des voix.» D’autant plus que la salle et sa structure devaient être transformables et démontables, des défis qui ont mis l’ingéniosité et la créativité des étudiants à rude épreuve. «Mais tout le monde a assez bien réussi. On retrouve de beaux exemples, de réutilisation d’objets auxquels on a trouvé une nouvelle utilité dans l’exposition. Par exemple un projet qui s’inspire des structures de métal utilisées pour afficher les panneaux d’indications routières», indique Mathieu. Audacieux!
Pour une culture de l’espace
Ce qui unit les gars dans leur vision de l’architecture, c’est l’idée d’intervenir dans l’espace. «Ce qui me passionne en architecture, c’est que c’est touche-à-tout! C’est un peu comme la pierre angulaire entre les arts, la science, les sciences humaines, l’écologie, ça rejoint toutes les disciplines. Et de voir comment on peut construire la ville, répondre à des besoins sociaux et allier l’histoire avec le construit. C’est tellement vaste!», s’exclame Mathieu. «Et ça allie autant le côté artistique que l’aspect technique du bâtiment», rétorque Félix.
Les deux comparses souhaitent mettre en valeur cette culture de l’espace, qu’ils considèrent trop peu connue. Mathieu précise d’ailleurs que «même à l’Université, on est un peu isolées des autres, tout seuls dans notre pavillon [La Fabrique]. C’est aussi pour ça qu’on fait l’exposition, pour faire rayonner cette culture-là et faire connaître ce qu’on fait».
Est-ce que ce théâtre temporaire pourrait devenir réalité? «En fait, l’idée s’inspire d’un projet de l’acteur Jacques Hébert qui souhaite depuis plusieurs années lancer le festival Molière, qui serait consacré au théâtre en plein air», mentionne Félix. «C’est possible que ça se réalise éventuellement. Au moins, ils auront déjà des bonnes idées de départ», conclut son acolyte.