L’habit ne fait pas le moine

Nathaly Dufour propose, avec Sous la toge, l’histoire d’une jeune femme dans la vingtaine, attachante, cinglante et un brin cynique. Malgré une impression vague de déjà vu, cette œuvre s’avère intéressante particulièrement en raison du ton de l’auteure, vif et intelligent. Un roman bonbon, rafraîchissant, dans le courant de la très populaire «chick lit».

Caroline a 25 ans et elle commence tout juste un stage dans un grand bureau d’avocats. Confrontée à la philosophie machiste, quasi mysogine, de ce milieu, elle amorce une quête de la réussite professionnelle, bien sûr, mais aussi personnelle. Une quête qui, selon Nathaly Dufour, est propre à cette époque de la vie. «La vingtaine est une période où on est en pleine construction. On fait des choix, on se demande si on veut des enfants, si on choisit le bon métier. C’est une période de questionnements», soutient celle qui, comme son héroïne, a une formation en droit, acquise à l’Université Laval.

Malgré ces ressemblances avec le personnage principal, l’auteure n’a pas voulu faire un ouvrage autobiographique. «Au total, il y a peut-être 5% du roman qui réfère directement à ma vie. Bien sûr, je me suis inspirée de certaines personnes rencontrées dans ma vie, particulièrement à l’époque où j’étais en droit, mais c’est vraiment un livre de fiction», tient à préciser la journaliste, qui rêvait depuis longtemps de devenir écrivaine. «Je me suis toujours dit que j’écrirais un livre, mais ça ne se concrétisait pas. À l’approche de la quarantaine, je me suis dit que c’était le temps ou jamais. Ce roman est le cadeau que je me suis fait pour mes quarante ans!», lance-t-elle avec humour.

Bien que ce livre s’inscrive dans la littérature pour femmes, appelée aussi la «chick lit», il peut, selon Nathaly Dufour, plaire à un lectorat masculin. «Plusieurs hommes m’ont dit qu’ils avaient aimé mon livre parce que je traite beaucoup de la pratique du droit. Les réflexions de Caroline sur ce monde peuvent intéresser autant les hommes que les femmes», maintient-elle. Cet aspect du roman s’avère d’ailleurs l’un des plus intéressants puisqu’il le différencie des ouvrages du même type en lui donnant plus de substance, de contenu. Il le préserve de la légèreté excessive, voire l’insignifiance, de bon nombre d’ouvrages de ce genre littéraire surexploité dans les dernières années.

Particulièrement divertissant, de lecture agréable, Sous la toge propose donc une destinée de jeune femme qui n’est pas exceptionnelle, mais dans laquelle on se reconnaît à un moment ou à un autre. Les pensées sarcastiques, mais bien dosées, de Caroline provoquent souvent un sourire complice et peuvent même être une bonne source d’inspiration, puisque le machisme n’est pas la caractéristique exclusive des avocats…
 

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