Parcours électromagnétique

 

PHOTO: Mois Multi

Photo: AnonymePour mettre sur pieds son projet, Christina Kubisch, pionnière mondiale de l’art audio, a créé un casque spécialement conçu pour transformer les champs électromagnétiques de la ville en fréquences audibles. De cette manière, l’auditeur est amené à percevoir des sons qui, normalement, sont impossibles à entendre. Le tout se fait sur un parcours prédéfini, différent de ville et ville, qui permet d’ouïr pendant plus ou moins un heure un tas de sons des plus inhabituels.

Impossible toutefois de savoir à quoi pourra ressembler le tracé de Québec car au moment d’écrire ces lignes, Christina Kubisch était en pleine préparation d’un parcours, à Montréal, où aura lieu la première canadienne de son installation. «Chaque ville à son caractère, affirme l’artiste allemande, au bout du fil, maîtrisant un français dont la qualité épate. Là, je découvre les sons électromagnétiques de Montréal et je m’attends à ce que ce soit pratiquement les mêmes sons à Québec. Les sons de l’Amérique se ressemblent entre eux, mais sont très différents de ceux de l’Europe».

Des sons musicaux, des chansons électromagnétiques qui proviennent des ondes qu’émanent les systèmes de protection des commerces, des bornes Internet sans-fil, des télévisions à écran plasma ou d’un panneau publicitaire. «Ce qui est le plus exceptionnel, ce sont les magasins de cosmétiques avec toutes leurs petites lumières, lance-t-elle. Je ne sais pas pourquoi, mais ça fait une mélodie vraiment jolie!».

Miser sur l’expérience sonore
Pour son installation, Christina Kubisch a misé sur une œuvre «intense», qui se résume à «plus qu’une création sur une bande», justifie-t-elle. «C’est facile aujourd’hui, avec les ordinateurs, de travailler avec le son. Peut-être trop même, avance-t-elle. Il y a beaucoup de programmes audios et parfois, les gens ont tendance à oublier que ce qui compte, c’est l’expérience sonore que vit le spectateur».

Avec cette ballade en ville, Christina Kubisch tentera donc de faire réagir le spectateur. «Les plus vieux sont parfois effrayés par tous ces bruits qu’ils ne sont pas habitués d’entendre, confie-t-elle. Certains, au contraire, sont charmés pas cet espèce de concert de sons formidables. D’autres ont l’impression de redécouvrir un espace qu’ils croyaient déjà connaître». Et vous, comment réagirez-vous ?

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