Retour à la case départ

La directive a été donnée par Linda Larouche, directrice du Service des affaires étudiantes, le 2 octobre, selon les informations recueillies par Impact Campus. Depuis, les associations socioculturelles peuvent donc se fier au règlement en place depuis 1994, qui stipule que les étudiants doivent composer 51 % et plus des membres d’une asso, ce qui laisse une grande marge de manœuvre pour l’acceptation de membres extérieurs.

Selon la version officielle, ce règlement a toujours été effectif. Mais depuis 2005, on demandait aux groupes socioculturels d’augmenter leur ratio d’étudiants à 80 % afin de se plier aux exigences d’un règlement qui n’était pas encore adopté, mais en cours d’étude. Mme Larouche est responsable de l’évaluation de la mesure et de l’élaboration de recommandations, qui seront connues en janvier. «Selon la logique, si elle a aboli le 80 %-
20 %, c’est parce qu’elle sait ce que l’étude va recommander», a déclaré Roxanne Mailloux, la présidente de la troupe de théâtre Les Treize. Rejointe par courriel, Mme Larouche a affirmé vendredi à Impact Campus que «le nouveau règlement n’est pas adopté et on file toujours sur l’ancien. […] Il est toujours valide tant et aussi longtemps que le nouveau ne sera pas adopté.»

Même si le flou semble devoir régner jusqu’à ce que le SAE adopte sa nouvelle position officielle, il donne l’impression que deux ans d’efforts, de conciliation et d’émois sont mis au rancart. «Toutes les assos ont été surprises, ça a été annoncé rapidement lors d’une assemblée», selon Mme Mailloux.

Bonne nouvelle
Les associations socioculturelles ne pourront que se réjouir de la décision, puisque certaines d’entre elles, et non les moindres, avaient de la difficulté à atteindre les quotas étudiants exigés dans les deux dernières années. Roxanne Mailloux avoue que la diminution du nombre de membres non étudiants était l’une des causes de l’annulation de la saison des Treize à l’automne dernier : «C’est certain, qu’on le veuille ou pas, on a moins de dépôts de projets si on se fie seulement sur les étudiants. Veut, veut pas, faire la mise en scène d’une pièce demande 400, 500 heures de travail dans une session si tu veux que ton produit soit bon.»

Les associations ont toujours affirmé que la présence de membres professionnels contribuait à la formation des étudiants. À la Ligue universitaire d’improvisation, par exemple, les entraîneurs devenaient problématiques dans le cadre d’une composition à 80 % étudiante. «On est contents [du retour au règlement de 1994], a déclaré Louis-Olivier Pelletier, président de la LUI, parce que c’est moins compliqué comme ça, on peut compter nos entraîneurs parmi nos membres.» Néanmoins, la ligue a fait son repêchage annuel «en fonction du 80 %».

Tous ces remous auront au moins eu le mérite de pointer un problème au sein de certaines associations. «Il y a eu des dérapages par le passé, explique Roxanne Mailloux, alors que les semi-professionnels avaient les premiers rôles dans plusieurs productions des Treize. Il faudra le passer en conseil d’administration, mais on prévoit passer une règle interne pour que les étudiants aient les premiers rôles, pour qu’il y ait une majorité d’exposition pour les étudiants.»

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