Tape vole le show

Les premiers spectacles de nouvelles compagnies ont souvent des lacunes et une énergie mal contrôlée. Ce n’est pas du tout le cas de Tape, une pièce minutieusement orchestrée par Édith Patenaude, qui tient le spectateur en haleine du début à la fin. Le ton est incisif, diaboliquement crédible, et le texte
de Stephen Belber est livré avec assurance et plaisir visible, par les trois jeunes interprètes.

La salle intime du deuxième étage de la Caserne est exploitée au maximum, jusqu’à la salle d’eau qui devient la pièce attenante de la chambre de motel où se rencontrent Jon (Maxime Noël-Allen), Vincent (Jean-Philippe Marcoux) et Amy (Édith Patenaude), pour tenter de tirer au clair les évènements de leur dernier party du secondaire, qui a eut lieu 10 ans plus tôt. La chambre en tant que telle est un cube ouvert, où tombe à deux reprises des rideaux de sable qui créent un effet de poussière qu’on remue et de temps qui passe. Simple et brillant !

Le prologue et l’épilogue ajoutés à la version laboratoire du printemps 2008 (des extraits vidéos dudit party filmés par Jon) donnent une saveur authentique au projet, tout comme le montage de photographies qui sert de tapis d’entrée. C’est tellement bien fait qu’une flopée de souvenirs du secondaire nous viennent en tête. Vraiment, Tape est le genre de pièce qui nous rappelle pourquoi on aime le théâtre.
 

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